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Natalia Molchanova portée disparue !

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Natalia Molchanova, la plus grande championne d’apnée de tous les temps, a été portée disparue au large de la côte de l’île de Formentera, près de Ibiza en Méditerranée. Elle était partie plonger avec 3 autres plongeurs qui ont déclenché l’alerte le dimanche 2 Août. Natalia n’avait pas refait surface après une plongée à environ deux miles au nord-ouest du port de La Savina

Les détails sont encore limités et nous sommes en attente de nouvelles officielles.

Une opération de recherche et de sauvetage avec la police maritime, le sauvetage maritime et un hélicoptère rejoints par des bateaux privés a débuté dimanche après-midi. Une société de recherche et de sauvetage spéciale a rejoint le dispositif avec des robots sous-marins.

Alexey Molchanov, son fils, est parti à Ibiza pour aider à la recherche.

Cette nouvelle bouleverse tout le monde de l’apnée. Natalia a tous les records du monde tant en mer qu’en piscine. C’est une immense championne qui est portée disparue !

Molchanovs mère et fils photo : Freedivingworld

Molchanovs mère et fils
photo : Freedivingworld

 

Pour mémoire Natalia possède actuellement tous les records du monde (AIDA) :

101m CWT

71m CNF

91m FIM

127m VWT

237m DYN

182m DNF

9’02 STAT

 

Le site du journal le Monde évoque la disparition de Natalia :

http://www.lemonde.fr/sport/article/2015/08/05/la-championne-du-monde-d-apnee-portee-disparue-apres-une-plongee_4712125_3242.html


Interview et vidéo d’Arthur Guérin-Boëri – le DNF (Mondiaux CMAS 2015)

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Interview d’Arthur Guérin-Boëri – 1ere partie le DNF

Propos recueillis lundi 27 juillet

France Apnée : Félicitations Arthur pour ton second titre de champion du monde consécutif en DNF. Quelle est ta première réaction à chaud ?
Arthur : Première réaction à chaud, je suis évidemment ravi. L’objectif de ces mondiaux était de garder le titre. Mission accomplie. Plus de pression qu’il y a 2 ans.  Le fait d’être attendu ne laisse pas le même ressenti.

France Apnée : Comment se sont passés les jours précédents, notamment les sélections ?
Arthur : La sélection comme d’habitude s’est confirmée aux championnats de France à Chartres. Ça a été un super championnat pour moi. Donc j’ai confirmé ma présence en EDF sans trop de problèmes. Depuis Chartres la quotidien était orienté principalement sur l’entrainement avec mes coachs Enguerrand Aucher et Guillaume Lescure.

France Apnée : Raconte nous ta perf du jour (sensation, temps d’apnée, nage, sortie…).
Arthur : J’ai été super lent ! Encore plus qu’à Chartres je crois où j’avais déjà nagé le 200m en 4’22 » Bonne sensations sous l’eau comme d’habitude. Seul hic , mon lestage est à revoir, 1 à 2kg dans le bas du dos, 1kg de moins au cou. J’étais clairement mal équilibré, mes jambes remontaient beaucoup. Je subis les conséquences d’un grand corps sous l’eau : c’est chaud pour rester droit ! La sortie était nickel mais plus dure que la veille pour quasiment la même distance.

France Apnée : Pour être honnête nous nous attendions à ce que tu vires au 200m lors de cette finale. A Chartres tu avais presque eu le regret de ne pas avoir viré tellement tes sensations étaient bonnes. Pourquoi ne pas l’avoir fait aujourd’hui ? La priorité allait au titre et pas forcément au record ?
Arthur : L’apnée n’est pas une science exacte. Les athlètes sont là pour faire ce qu’ils ont à faire. Même si le public a envie de rêver, je le comprends mais parfois ça sort, parfois non, alors que tout allait pour le mieux. C’est un sport dans lequel le mental prédomine sur le physique. On n’est pas toujours dans une progression linéaire. J’aurais aimé prendre un record à 208m, ça sera pour une autre fois. Le temps n’était ni aux records ni au personal best, du moins pour le dnf. C’est un championnat du Monde, l’important est de rentrer avec une médaille, mission accomplie. C’est une belle victoire est je suis satisfait.

 France Apnée : As-tu un avis sur le niveau général en DNF sur ce championnat du monde ? N’es-tu pas un peu déçu que de grands leaders mondiaux soient absents ? On peut évoquer l’absence de Colak ou de Kostyshen pour ne rester que dans le circuit CMAS.
Arthur : Je regrette évidemment l’absence de Colak, Kostyshen et Bussière, mais il n’est pas dit qu’en grand bassin, le niveau eut été beaucoup plus élevé. Goran n’a jamais validé plus de 193m en grand bassin, et Kostyshen en 2013 a validé 189m en petit bassin, pas dit non plus qu’il vire à 200m en grand. Olivier (Elu) et Vanja (Peles) signent de très belles perfs et c’est un mondial honorable. Kostyshen est blessé et Goran veut marquer une pause, c’est la loi du sport c’est comme ça, c’est tout. Avec des « si » on va très loin dans la discussion aussi… Si un tel avait été là, si ça avait été en petit bassin, si mon cul sur la commode ect. C’est un beau podium, qui résonne très français en plus, soyons fier et célébrons ce qui est.

France Apnée : Demain c’est le statique soit une journée de repos pour toi. Comment vas-tu l’aborder avant les qualif’ en dynamique palme ?
Arthur : la journée de repos du stat est réservée à la récup pour moi ! Petite marche en forêt pour faire circuler, massage, repos, hydratation maximum, et dodo !

Merci Arthur, à bientôt sur France Apnée pour le DYN.

 

[image : capture d’écran FFESSM]

 

La vidéo des 182m DNF (WR CMAS 50 pool)

DUVIVIER Alexis

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-Nom: DUVIVIER
-Prénom: Alexis
-âge: 28 ans
-club: ASAM / Apneaquatir
-coach: sans
-apnéiste depuis: longtemps…
-compétiteur depuis: 2010
-nombre de sélection en équipe de France: 3 (2011- 2014-2015)
-PB DYN : 294m RECORD DU MONDE CMAS
-PB DNF : 200m
-PB STAT : 7’30
-palmarès international :
>médaille de bronze en statique lors du championnat du monde CMAS à Tenerife en 2011.
>vice champion d’Europe en dynamique palme lors du championnat du monde CMAS à Tenerife en 2014 avec 275m DYN
>Champion du monde en DYNamique palme et recordman du monde avec 294m DYN (50 pool) lors des championnats du monde CMAS 2015 à Mulhouse
-palmarès national :
>Champion de France de dynamique palme (DYN) en 2011
>vice champion de France de dynamique palme (DYN) en 2014
>champion de France de dynamique sans palme (DNF) 2014
>Champion de France 2014 (avec un record de points au combiné)
>vice champion de France de dynamique sans palme (DNF) 2015
-discipline apnée favorite : l’apnée dynamique sans palme (DNF)
-signe particulier : porte un bonnet en laine sur les compétitions

294m DYN WORLD RECORD en vidéo :

 

Alexis Duvivier aligné sur le DNF et le STAT sur ce championnat 2015

Alexis Duvivier aligné sur le DNF et le STAT sur le championnat 2015

 

Interview d’ Alexis Duvivier, champion du monde (Mondiaux CMAS 2015)

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Alexis est revenu sur ses mondiaux CMAS et sur sa saison 2015.  Une interview exclusive pour France Apnée.

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FRANCE APNEE : Le 30 juillet dernier tu es devenu champion du monde dans la discipline reine en piscine, le dynamique palme avec 294m. Une semaine après est-ce que tu réalises ?

ALEXIS : Je réalise encore moyennement. Je suis bien conscient d’avoir réalisé un record du monde néanmoins cette performance est arrivée de manière totalement inattendue. En effet, sans la disqualification au DNF je n’aurais participé ni au dynamique ni au statique.

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FRANCE APNEE : 294m, tu stoppes net ta nage et tu remontes très à la vertical. C’est un record du monde absolu (toutes fédérations confondues). Il est manifeste que tu en avais encore sous la palme pour faire 6m et toucher LE mur des 300. Pourquoi n’y es-tu pas allé ? Des regrets ?

ALEXIS : On peut voir sur la vidéo que j’augmente considérablement ma vitesse de nage après le virage des 250. La dernière longueur se déroule assez vite, je franchis les 275, je sais que je dépasse le record du monde à 288… Mais l’idée de toucher le mur n’était pas présente.
Le dialogue débuté 4min40 plus tôt entre la tête et le corps se rompt en une fraction de seconde, il suffit de peu chose. Le mental a une part énorme dans ce genre de performance, mais je n’ai pas pour autant de regrets. Le protocole est clairement réalisé et la sortie est propre, ça c’est important pour moi.

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FRANCE APNEE : Aujourd’hui une poignée d’athlètes est potentiellement capable de toucher le mur des 300. Est-ce que le toucher en premier est une perspective qui te motive beaucoup ou pas plus que ça ?

ALEXIS : Ca me ferait plaisir, mais ce n’est pas spécialement un objectif.

FRANCE APNEE : Les observateurs un peu avertis en technique de nage subaquatique s’accordent à dire que ta technique sur ton record est loin d’être académique. Tu en penses quoi ? As-tu analysé la vidéo de ta perf’ ?

ALEXIS : On va dire que j’ai déjà nagé plus vite… Je pense que le manque d’entraînement en dynamique et le fait d’utiliser une nouvelle palme y sont pour beaucoup. Cependant je préfère privilégier le relâchement en compétition pour être capable de gérer la brûlure qui s’installe très vite dans les jambes.

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FRANCE APNEE : Alexis, tu as vécu une saison un peu spéciale. Blessé au cours de l’hiver tu as dû laisser la palme de côté pour ne te consacrer qu’au DNF. Peux-tu nous raconter ce qu’il s’est passé ? Comment expliques-tu que tu sois arrivé à un tel niveau de perf en DYN sans entraînement spécifique ?
 
ALEXIS : J’ai eu une tendinite qui m’a empêché de chausser la monopalme depuis cet hiver, je me suis donc consacré uniquement au DNF. Selon moi, le sans palme est excellent pour s’entraîner en hypoxie, pour ce qui est de l’entraînement spécifique, j’imagine qu’il a été compensé par les années d’entraînement précédentes.

FRANCE APNEE : Aux Mondiaux CMAS tu avais prévu de nager uniquement en DNF. Est-il vrai que la palme du record du monde est une palme qu’on a prêtée ? Tu vas la garder finalement ?

ALEXIS : Oui j’ai eu beaucoup de chance ! La veille des qualifications Brice m’a fait essayer deux palmes, l’une d’elle me convenait parfaitement. Brice et Jenna me l’ont d’ailleurs offerte, un énorme merci à eux deux !

FRANCE APNEE : Ton objectif était clairement le DNF. Lors des qualifications tu sors à 170m et tu es disqualifié. Peux-tu nous raconter les circonstances de cette disqualification ? Quelle a été ta réaction ? Est-ce à ce moment que tu as décidé de t’aligner sur le STAT et le DYN ?

ALEXIS : Le stress, le stress, le stress… J’ai trop attendu pour prendre ma dernière inspiration, que j’ai raté… Et j’ai dû me débrouiller avec les 10 secondes restantes.
Après la réalisation de mon protocole à 170 m, on me présente le carton rouge, c’est là que j’ai su que mon départ était tardif, juste après le 0 du décompte.
Un an d’entraînement qui tombe à l’eau pour 2/10ème de seconde, c’est très frustrant. Suite à cet incident j’ai décidé de tenter ma chance au statique et au dynamique.

FRANCE APNEE : 294m DYN sans préparation spécifique… est-il aberrant de penser que tu aurais pu nager plus de 225m en DNF en finale ou pas ? (rappelons qu’au championnat de France 2014 tu avais nagé 200m très solidement en bassin de 50).

ALEXIS : 225 non… Tourner à 200 en bassin de 50 aurait déjà été un super objectif pour moi.
 
FRANCE APNEE : Quel est le secret d’Alexis Duvivier ? Est-ce de partir en vacances en Grèce deux semaines avant les mondiaux, de profiter du bleu pour lâcher prise et revenir détendu ?

ALEXIS : Un secret non mais profiter de la mer et du soleil en bonne compagnie ne peut que faire du bien !

Deux semaines avant les mondiaux, de l'apnée en mer pour Alexis

Deux semaines avant les mondiaux, de l’apnée en mer pour Alexis

FRANCE APNEE : Avant une perf’ tu sembles d’une décontraction insolente. Est-ce seulement une façade ou as-tu vraiment cette faculté de te détacher du contexte pour ne te concentrer que sur ta performance ?

ALEXIS : C’est plus une façade, je reste assez décontracté, mais 2 h avant mon passage je commence à rentrer dans ma bulle et là j’ai besoin de m’isoler pour me concentrer.

FRANCE APNEE : Est-ce que tu penses déjà à la saison prochaine ? Des projets en vue ?

ALEXIS : Je compte poursuivre l’entraînement et la compétition en piscine, mais la mer m’attire de plus en plus. Ces dernières vacances en Grèce avec ma compagne m’ont permis de m’essayer à d’autres disciplines qui promettent de belles sensations.

FRANCE APNEE : Nous avons posé cette question à Arthur (Guérin-Boëri), donc pas de jaloux nous te la posons aussi : est-ce qu’il te plairait de participer à des Championnats du monde AIDA pour jouer avec les Malina, Colak, Panagiotakis, Bubenchikov, Pontinen, Molchanov … ?

ALEXIS : J’aimerais surtout les rencontrer pour discuter. Me mesurer à eux n’est pas ce qui m’attire, en compétition je ne vise pas une place mais la performance maximale que je peux réaliser ce jour là.

FRANCE APNEE : L’actualité de la semaine dernière a été très triste pour la famille de l’apnée avec la disparition de Natalia Molchanova. Quelle est ta réaction ? L’avais-tu déjà rencontrée ?

ALEXIS : Malheureusement je n’ai pas eu la chance de la rencontrer. C’est une nouvelle qui m’a beaucoup touché, soudainement le monde de l’apnée est privé de la plus grande athlète, une ambassadrice qui a énormément contribué à la promotion de notre sport, qui nous a fait rêver ! Mes pensées vont vers ses proches et sa famille dans ces moments difficiles.

Merci Alexis et un grand bravo pour ce que tu as accompli ! A bientôt sur France Apnée …

 

Alexis Duvivier par Eric Flogny

Alexis Duvivier par Eric Flogny

BONUS : La vidéo du record du monde

 

destination Grand Nord pour l’Âme Bleue

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L’Âme Bleue repart à l’aventure

L’association l’Âme Bleue repart dans les eaux glacées ! Après le Grand Sud avec l’Antarctique, Laurent Marie et son équipe mettent cette fois le cap vers le Grand Nord. J-2 avant le départ du premier voyage sur les deux prévus.

Voici le communiqué de l’ Âme Bleue:

Après les expéditions en Antarctique de 2013 et 2014, et la réalisation du film « LE MONDE DE GLACE », Laurent Marie organise une expédition vers le Grand Nord. C’est vers cette nouvelle aventure que 5 membres de l’association L’Ame bleue mettent les voiles dans les prochains jours.
Laurent Marie et Patrick Maudet, apnéistes, Joël Marie, photographe, Kévin Peyrusse et Jérôme Maison, caméramans, forment l’équipe du projet.
L’expédition se déroulera en deux parties, durant les saisons d’été et d’hiver, du 20 août au 20 septembre 2015 et en février 2016.
Le départ est donc prévu le 20 août 2015, destination le Groenland, pour embarquer à bord du bateau « Vagabond » d’Eric Brossier et rejoindre le Nunavut au Canada.
Cette nouvelle aventure sera rythmée par la rencontre avec les animaux marins du Grand Nord en apnée, ainsi que par différentes missions scientifiques confiées aux explorateurs, axées notamment sur le réchauffement climatique et l’évolution de la banquise. Des prélèvements de plancton seront effectués pour la station biologique de Roscoff, à des fins d’études dans le cadre du projet « plancton planet ». Également, ces périodes d’observations et d’interactions permettront d’avoir une meilleure connaissance des espèces rencontrées, de leur mode de vie et de leur comportement. Il sera ainsi possible de relayer ces informations avec les différents centres de recherche pour contribuer à la préservation de ces espèces. L’agence des Aires Marines Protégées apporte son soutien à cette expédition.
A la fin de ces quelques semaines estivales en immersion dans le Grand Nord, des échanges sont prévus avec la population locale du village de Qikiqtarjuaq sur la petite île Broughton. Les enfants Inuits seront invités à découvrir l’apnée et à s’initier à cette discipline, encadrés par les moniteurs que compte l’équipe d’aventuriers.
En février 2016, les explorateurs retourneront plonger sous la banquise, avec Charlie, un Inuit pêcheur de coquillages. Des images inédites en apnée seront alors réalisées et viendront finaliser le documentaire de 52 minutes tourné durant l’expédition.
Comme lors du précédent projet en Antarctique, 15 écoles de France métropolitaine et des DOM-TOM suivront le parcours des aventuriers grâce à la correspondante locale de l’association. Ainsi, Laurent Marie et son équipe, pourront répondre en direct à leurs nombreuses questions et leur faire vivre l’aventure.

Interview de Morgan Bourc’His après son record de France à -90m (CNF)

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Peu après le record de France de Guillaume Néry sur la pré-compétition de Chypre, Morgan Bourc’His a amélioré également son propre record national en poids constant sans palme cette fois avec -90m CNF. Après avoir interrogé Guillaume nous devions aussi nous tourner vers le champion du monde en titre en « sans palme ». La parole est donc à celui qu’on surnomme « Mister Perfect » au sein de l’Equipe de France AIDA :

►FRANCE APNEE : Morgan, quelle est ta première réaction à chaud après ton nouveau record de France avec -90m en poids constant sans palme?

►MORGAN BOURC’HIS : C’est une perf que je sentais à portée de brasse dans les derniers entraînements. J’ai validé un beau -85m qui m’a conforté dans ma préparation. Je devais tenter -90m le 6 septembre sans étapes intermédiaires mais ce premier jour de compétition a été annulé. J’ai quand même pu m’entraîner ce jour là et valider -86m avec un fort courant sur les 30 premiers mètres. Une performance plus engagée que celle d’hier!

►FRANCE APNEE : Dans état d’esprit es-tu arrivé à Chypre ? Comment se sont passées les dernières semaines d’entraînement en France ?

►MORGAN : J’arrive confiant, je suis très satisfait de ma préparation estivale entre Marseille, Nice et la Grèce. Mais au final, ma préparation pour ce championnat a vraiment débuté en mai avec un premier voyage en Egypte.

►FRANCE APNEE : Cette mini-compétition de Chypre se déroule quelques jours avant le début des championnats du monde, ne crains-tu pas d’y laisser de l’influx physique et/ou mental ou est-ce fondamental pour arriver au top ?

►MORGAN : Je fais bien attention à ma récupération. Je suis aussi habitué à ce type d’évènement pré-championnat. Les entraînements officiels hors pré-compétition se font dans les mêmes conditions, avec un top officiel et un timing, certes un peu moins rigoureux. Et valider des premières performances renforce la confiance.

►FRANCE APNEE : Une question classique : comment as-tu vécu cette fantastique plongée à -90m (avant/pendant/après)

►MORGAN : Nous sommes dans la même chambre avec Guillaume. Si pour ma part j’ai toujours une petite montée de stress dans l’après-midi avant des plongées engagées, le soir je suis plutôt serein. Guillaume n’était vraiment pas confiant avant que nous nous endormions par contre. L’engagement mental que lui demande de telles profondeurs, malgré qu’il soit très bien préparé, à l’écoute de ses sensations, l’affecte toujours la veille de ses performances. D’autant plus, il plongeait pour une nouvelle marque personnelle. Nous avons beaucoup parlé pour dédramatiser la situation et le rassurer. Il a du s’endormir vers 3h (!) et au delà des 2h pour moi. Le réveil était programmé à 6h45. Je n’étais pas des plus confiants pour aller plonger au vu de la nuit! Mais une fois dans l’eau, toute la tension et la fatigue se sont relâchées. Je me laissais bien-sûr le droit de tourner avant en fonction de mes sensations et parce que je ne me sentais pas au mieux de ma forme, mais ça ne m’a pas effleuré l’esprit une seule fois pendant la descente. Toute la plongée dans son ensemble était remplie de sérénité. Après le premier mouvement en bas pour la remontée, j’ai su que j’étais en bonne voie pour valider ma plongée. La compensation était bonne, la narcose m’a demandé d’être un peu plus attentif au bout de quelques brasses et concentré sur la corde qui défilait devant moi, mais sans tout cela dans le calme et la concentration. Le protocole était très solide. Si j’étais dans mes limites à -89m en 2013, je n’y étais pas pour cette plongée à -90m. Je ne prétends pas avoir 10m de marge non plus!

Guillaume Néry au plus près de Morgan peu avant sa plongée à -90m

Guillaume Néry au plus près de Morgan peu avant sa plongée à -90m (photo : Daan Verhoeven )

►FRANCE APNEE : Ton collègue et ami Guillaume Néry a réalisé aujourd’hui une des plongées les plus profondes jamais réalisées au monde en poids constant avec -126m (soit à deux mètres du WR). Quelle est ta réaction ?

►MORGAN : Au vu des conditions psychologiques dans lesquelles il a réussi sa plongée, je suis très content pour lui. Nous avons fait un bon bout de préparation ensemble cet été entre la Grèce et Nice. Je connais son potentiel fabuleux sur cette discipline. Il doit juste parfois se faire accompagner, et c’est normal lorsque l’on réalise de telles performances. Son protocole est d’une facilité déconcertante. Je sais très bien que le record du monde est à sa portée.

►FRANCE APNEE : Guillaume à -126m CWT mais aussi Rémy Dubern à -70m CNF, Stéphane Tourreau à -97m CWT, Patrick Poggi à -98m CWT à l’entraînement, Aurore Asso à -81m CWT… et tout ça aujourd’hui ! C’est du costaud cette équipe de France AIDA pour ces mondiaux de Chypre. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

►MORGAN : C’est fondamental pour l’esprit de groupe. Dans l’équipe AIDA France, pour un championnat du monde individuel, nous avons toujours été attentif à l’esprit d’équipe. S’il existe une ou deux locomotives c’est très bien mais si chaque membre est en plus proche de son maximum quelque soit son niveau, ou en pleine progression, et confiant, l’émulation est plus grande. J’espère que tous mes équipiers seront satisfaits de leur championnat. Loic a toujours dit que l’apnée était collective, indépendamment du contexte. Mes équipiers se sont occupés de ma sécurité lors de certains entraînements en France, tout comme je l’ai fait pour eux. Alors je ne joue pas ma carte personnelle seule dans mon coin. Je la joue avec un groupe qui me pousse derrière. Et je serai content pour eux s’ils réussissent leurs objectifs.

►FRANCE APNEE : Avec cette perf du jour tu as envoyé un signal fort à William Trubridge ! Vas-tu jouer comme en 2013 la carte de la prudence et de la maîtrise ou vas-tu essayer de bousculer le Néo-Z ? On rappellera que Trubridge a record du monde de la discipline avec -101m mais qu’il rate régulièrement ses plongées au-delà de 90m…

►MORGAN : Je sais bien que je suis observé, et je suis le champion du monde en titre. Mais je suis toujours l’outsider évidemment. Je reste derrière les favoris en terme de performance absolue. Je resterai toujours prudent sur un championnat du monde. Le jour J, la pression n’est pas la même que lors d’une simple compétition. Mais je sais aussi que je résiste bien à cette pression depuis plusieurs années, comme en 2013.

►FRANCE APNEE : Penses-tu « perfer » à nouveau avant lundi 14 septembre, jour de ta perf en CNF aux Mondiaux ?

Je ne penses pas. Il reste encore un jour de pré-compétition le 10 et je pourrais descendre un peu plus bas officiellement en CNF. Mais je ne suis pas sûr que ça en vaille la chandelle, et ça peut potentiellement aussi me mettre dans le rouge car c’est une plongée engagée. Je peux la rater, avoir une défaillance. Je pense très probablement faire une descente en CWT plaisir, proche de mon max. Les plongées à la palme sont beaucoup plus « récréatives » pour moi. Moins physiques moins engagées, moins dures psychologiquement. Mais ce qui est sûr c’est qu’à partir du 10 au soir, je ne plonge plus.

morgan par Daan 2

Le « tag » des -90m CNF (photo de Daan Verhoeven)

Nous te souhaitons une bonne fin de prépa et une bonne compétition.
Merci Morgan et à très vite sur France Apnée.

 

Propos recueillis le 08/09/2015

photo de notre partenaire Daan Verhoeven

Interview de Guillaume Néry après son record de France à -126m, « je vais tenter le record du monde… »

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Mardi 8 septembre sur la pré-compétition aux championnats du monde AIDA à Chypre, Guillaume Néry a amélioré son propre record de France en portant la marque à -126m en poids constant (CWT). France Apnée a voulu revenir avec lui sur cette fantastique performance mais aussi sur les semaines précédentes et sur les championnats du monde AIDA qui vont débuter dans quelques jours.

►FRANCE APNEE : Guillaume, quelle est ta première réaction à chaud après ton nouveau record de France avec -126m ?

► GUILLAUME NERY : Cette année marque mon retour sur une grosse compétition après un an de break. L’objectif premier était de plonger plus profond qu’il y a 2 ans. C’est chose faite donc je suis ravi. Je suis d’autant plus ravi que je voulais le faire avec la manière, c’est a dire du contrôle.

►FRANCE APNEE : Juste avant de partir pour Chypre tous les indicateurs étaient au vert puisque que tu avais effectué ta plongée la plus profonde en rade de Villefranche ! Est-ce que cette plongée Niçoise t’as mise en confiance pour aujourd’hui ? Tu y as repensée ?

► GUILLAUME NERY : En milieu d’été, nous sommes partis avec Morgan 15 jours à Kalamata pour une session dédiée à la profondeur. Là-bas, j’ai validé 123m. Ensuite, j’ai passé tout le mois d’aout à Nice avec comme objectif de maintenir un niveau de performance entre 110 et 120, surtout pas plus pour ne pas m’entamer. Les 6 plongées niçoises n’ont pas été ne tout repos car en parallèle de mon entrainement perso, il fallait gérer l’entraînement d’une grande partie de l’équipe de AIDA France au sein de notre club le CIPA. Très souvent, nous étions 20 sur le bateau avec 10 performances de haut niveau à organiser, dont la mienne. Je n’avais souvent que 10 min de répit pour me concentrer, ce qui est suffisant jusqu’à 110-115m, mais trop compliqué au delà. Pour ma dernière perf niçoise, j’ai donc décidé de plonger à Villefranche sur Mer avec Marick Le Hérissé et sa structure Chango Diving et pour une fois ne penser qu’à ma plongée. J’ai ainsi pu réaliser 120m avec aisance et plaisir et ainsi partir gonflé à bloc pour Chypre!

Néry par Anrigo

►FRANCE APNEE : Cette mini-comp de Chypre se déroule quelques jours avant le début des championnats du monde, ne crains-tu pas d’y laisser de l’influx physique et/ou mental ou est-ce fondamental pour arriver au top ?

► GUILLAUME NERY : J’ai pris l’habitude de me tester sur ces compétitions préparatoires. J’intègre ces plongées dans ma progressions et elles construisent la confiance. En mer, c’est pas comme en piscine. On ne peut pas s’entraîner en faisant des séries et en restant à 80% de son max puis lâcher les chevaux le jour J. On doit progresser tout doucement proche et au delà de nos max pour une meilleure adaptation. Je sais que je peux maintenir ce niveau sur 2 voire 3 semaines, donc je suis dans le bon timing.

►FRANCE APNEE : Une question classique : comment as-tu vécu cette incroyable plongée à -126m (avant/pendant/après)

► GUILLAUME NERY : La veille au soir j’étais très tendu. Nous avons d’ailleurs eu avec Morgan (on ne s’improvise pas Monsieur Parfait..) une discussion jusqu’à 1h30-2h du matin, pendant laquelle je lui ai confié mes états d’âmes et craintes. J’étais même à doigt d’annuler la plongée. Puis il m’a dit: « t’as le droit d’annuler ce soir, tu as le droit demain au réveil, sur la plateforme et même à 10 sec du top officiel… ». Apres cette courte nuit, je me suis réveillé plus serein et en grande confiance sur ma forme physique. Alors on y est allé. L’ambiance sur la plateforme était surréaliste. Chypre est touchée par une tempête de sable ce qui donne une atmosphère martienne. La plateforme était au milieu de nulle part, sur une mer d’huile, dans une ambiance très sereine. J’ai su alors que la plongée allait bien se passer. La descente a été presque parfaite, il me restait même de l’air en bas pour imaginer compenser plus profond. J’arrive au fond en 1’49 ». La narcose était très douce et très agréable. Puis comme d’habitude, je décolle du fond avec énergie et contrôle. Je fais corps avec ma nouvelle monopalme Powerfin by Oleg Pudov en carbone. J’ai une grande confiance en mon physique grâce à la prépa physique de mon coach Christophe Lyonnard!
J’arrive en surface et même si je suis dans le gaz à cause de la narcose, je ne suis pas trop entamé. Je fais mon protocole en 4 sec. Il m’a fallu 1’30 pour rejoindre la surface. Temps total 3’19 ».

Néry par Anrigo

►FRANCE APNEE : Morgan à -90m CNF (NR), Rémy à -70m CNF, Stéphane à -97m CWT, Patrick à -98m CWT à l’entraînement, Aurore à -75m CWT… et tout ça aujourd’hui ! C’est du costaud cette équipe de France AIDA pour ces mondiaux de Chypre. Quelle est ta réaction ?

► GUILLAUME NERY : Comme d’habitude nous avons un collectif très fort et sommes très solidaires. Je n’avais qu’une peur. Avoir perturbé la nuit de Morgan avec mes états d’âme et qu’il loupe sa perf ! Heureusement, Morgan est très solide !!

Guillaume Néry avec Morgan Bourc'His qui a battu quant à lui son propre record de France en CNF avec -90m.

Guillaume Néry avec Morgan Bourc’His qui a battu quant à lui son propre record de France en CNF avec -90m.

►FRANCE APNEE : Avec cette perf du jour, la pancarte dans le dos est énorme pour le titre mondial. Comment vas-tu gérer cela ?

► GUILLAUME NERY : Non je pense que malgré tout Alexey a beaucoup de marge. Je reste sur ce que je sais faire. Ça va se jouer entre nous 2, mais pas question de tenter le tout pour le tout pour annoncer plus que lui. Ça n’a jamais été mon approche et ça ne le sera jamais.

►FRANCE APNEE : Le record du monde actuel est en possession d’Alexey Molchanov avec -128m CWT. Le battre est-il un but premier pour ces championnats ou alors est-ce que cela relèvera plus de l’opportunité ?

► GUILLAUME NERY : Je vais tenter le record du monde demain sur le dernier jour de la pré compétition. Je me sens prêt. On verra pour le championnat la stratégie que je vais adopter. Ça dépendra de demain, de mon état de forme dans une semaine. Je gère au jour le jour !

►FRANCE APNEE : Penses-tu « perfer » à nouveau avant le début des mondiaux ?

► GUILLAUME NERY : Voir au dessus!!
Toute la rédaction de France Apnée te souhaite une bonne chance pour cette tentative de record du monde !
Merci Guillaume et à très vite sur France Apnée.

 

propos recueillis le 8/09/15

Les photographies sont d’Olivier Anrigo. Retrouvez son travail à travers son site  http://www.olivieranrigo.fr/

Interview exclusive de Guillaume Néry après sa descente à -139m, « Je n’ai plus envie d’aller profond et l’incident de ce matin me conforte dans cette idée…»

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L’émotion dans la communauté mondiale de l’apnée est vive après la mésaventure qui est arrivée à Guillaume Néry ce 10 septembre .
Le champion français devait tenter de battre le record du monde de poids constant en essayant d’atteindre -129m. Soit un mètre de plus que le record actuel d’Alexey Molchanov. Fort de ses -126m de mardi (nouveau record de France) Guillaume nous avait alors annoncé qu’il tenterait de battre le record du monde. Même s’il y a toujours des moments de doutes avant une perf, cette belle plongée à -126m au protocole solide avait placé Guillaume en confiance.
Si en apnée comme dans d’autre sport le scenario n’est jamais écrit à l’avance quant à l’issue d’une perf’, le scenario du jour est inédit dans l’histoire de l’apnée à haut niveau.
Ce matin, Guillaume devait donc plonger une dernière fois avant les mondiaux AIDA dans le cadre de la pré-compétition à Limassol (Chypre). Cette compétition beaucoup d’athlètes l’avaient intégrée dans leur progression pour arriver au top niveau pour les mondiaux. C’est le cas par exemple de Morgan Bourc’His, d’Aurore Asso ou de Stéphane Tourreau pour ne citer qu’eux.
Or ce jeudi 10 septembre, l’organisateur de la pré-compétition (et donc des mondiaux AIDA) de Chypre s’est trompé de 10m dans la longueur du câble. Ainsi, au lieu de plonger à -129m comme prévu, Guillaume Néry a plongé à -139m en poids constant sans le savoir. Soit 13m de plus que son record personnel de mardi ! A cette profondeur treize mètres c’est un Everest ! On peut malheureusement imaginer la suite. Guillaume a syncopé à 15/20m de la surface. Sa plongée a duré 3’56 alors que pour sa perf à -126 elle avait duré 3’19. Victime d’un squeeze (déchirement d’alvéoles pulmonaires), Guillaume a été mis sous oxygénothérapie. Le drame a été évité de justesse. Guillaume est sain et sauf. Il a réservé pour France Apnée ses premières réactions.

Voici l’interview d’un rescapé des abysses…

► FRANCE APNEE : la première question est très simple : comment vas-tu ? Comment te sens-tu ?

► GUILLAUME NERY : Je vais beaucoup mieux. Très fatigué, mal au crâne et un peu mal aux poumons à cause du squeeze. Mais c’est surtout émotionnellement que j’ai pris une claque.

► FRANCE APNEE : Ce matin quand tu es arrivé sur le bateau est-ce que que tu étais confiant ? La nuit précédente a-t-elle été tourmentée ou tu étais déterminé à plonger ?

► GUILLAUME : Les veilles de perfs sont toujours tourmentées. Même si j’ai pas eu autant d’angoisse que la veille des 126m, j’étais un peu nerveux. Sur le bateau, j’ai réussi à maîtriser mes émotions et j’ai pu rentrer dans un certain état de sérénité et de confiance. Au vu de mes 126m, il n’avait aucune raison que la plongée se passe mal.

photo : Olivier Anrigo

photo : Olivier Anrigo

► FRANCE APNEE : Abordons cette incroyable descente à -137m d’après ton profondimètre ! Comment as-tu vécu ta descente ? Est-ce qu’à un moment tu n’as pas senti que les sensations étaient inhabituelles ? N’utilises-tu pas d’alarme sur ton ordinateur de plongée pour t’avertir d’une certaine profondeur ?

► GUILLAUME : Tout d’abord je suis allé à -139m, car il y avait une erreur de 10 mètres. Ma montre affichait 137m à cause d’un léger courant qui a donné un léger angle et ma montre est des fois pessimiste. Bref ça ne change pas grand chose. La descente s’est très bien passée. Après 100m, je sais que je n’aurais aucun problème de compensation et que les 129m sont à portée de bras. Je suis tellement concentré que je ne réalise pas vraiment le temps qui passe, phénomène accentué par la narcose qui est plus forte en grande profondeur. J’ai utilisé des alarmes dans le passé, mais j’ai toujours préféré faire confiance à mes sensations. Je n’aime pas l’idée de dépendre de la technologie. Pour le coup, une alarme m’aurait rendu un grand service.

► FRANCE APNEE : Tu arrives au fond à -139m ce qui est déjà énorme puisque tu as compensé jusque là ! Certains ont dit sur notre page Facebook « Néry est allé sur la Lune » et toi l’as vécu comment cette arrivée au « plomb » ? As-tu pris le « tag » ?

► GUILLAUME : Je l’ai vécu comme d’hab. La moitié du travail est effectué, je suis content mais il y a encore un long chemin. Je me souviens des premiers coups de palmes et puis trou noir.

► FRANCE APNEE : On imagine ensuite que ta remontée a du paraître interminable. Qu’en est-il ? As-tu pris conscience au cours de cette remontée que tu n’arriverais sans doute jamais à rejoindre la surface tout seul ?

► GUILLAUME : Non après les premiers coups de palme, je ne me souviens plus de rien. Mon premier retour à la conscience se fait sur le bateau, alimenté en O2.

► FRANCE APNEE : L’organisation de l’épreuve est clairement mis en cause dans ta mésaventure. Quelle est ta réaction ? Certains ont dit que ça relève de l’amateurisme; pourtant quand on voit le dispositif mis en place (notamment la taille du bateau !) on a du mal à le croire … As-tu eu des explications claires sur cette défaillance ?

► GUILLAUME : C’est une erreur partagée : organisateurs et juges. Le câble est mesuré avec des scotchs. Pour 140 mètres, il est censé y avoir une marque rouge (100 mètres) et 4 marques blanches. Un scotch blanc avait disparu. Il y a donc eu confusion et les 140 m ont été pris pour 130m. Au final je me retrouve à 10 mètres de plus à cause d’un bout de scotch blanc disparu.
► FRANCE APNEE : Aujourd’hui tu aurais pu y laisser ta vie, est-ce que tu t’en rends compte quelques heures après ?

► GUILLAUME : Sur le bateau j’ai fondu en larme en pensant à Julie, ma fille, ma famille. Ça se joue à pas grand chose. J’avais une conscience plus élevée que d’habitude du risque pris dans ces profondeurs. J’étais plus inquiet que d’habitude ces dernières semaines. Comme quoi, il faut écouter ses pressentiments des fois.

► FRANCE APNEE : Le squeeze dont tu as été victime va t’obliger à laisser cicatriser tes alvéoles pulmonaires, est-ce que tu penses pouvoir participer aux mondiaux qui débutent dans quelques jours ? En as-tu envie ?

► GUILLAUME : Je me disais depuis quelques jours « cette compet, c’est la dernière ». Et j’étais heureux à l’idée de finir sur un record du monde et pourquoi pas une médaille. Des fois, il faut savoir ne pas être trop gourmand et écouter les signes de la vie. Je n’ai plus envie d’aller profond et l’incident de ce matin me conforte dans cette idée. Je ne participerais donc pas aux Championnats du Monde.

► FRANCE APNEE : Est-ce qu’AIDA international, notamment par son président Kimmo L., s’est manifestée auprès de toi ? Evidemment ton accident va sûrement bousculer les lignes pour qu’une telle histoire à haut niveau ne se reproduise pas.

► GUILLAUME : Oui j’ai une eu un message de Kimmo. J’ai appelé Claude Chapuis, mon mentor, le plus rapidement possible également. Malheureusement, dans l’histoire de notre sport, il faut toujours attendre un drame pour que les choses évoluent. Là, heureusement, on a échappé au pire et j’espère effectivement que la vigilance sera accrue et que des protocoles de vérifications plus drastiques seront mis en place.

► FRANCE APNEE : Ta terrible plongée as fait vivement réagir les fans de l’apnée sportive et surtout tes fans sur notre page FB. Les commentaires sont unanimes : invraisemblable, scandaleux, choquant, inacceptable, sabotage… à propos de l’organisation. Mais il y a aussi beaucoup de messages de soutiens car beaucoup t’aiment pour ce que tu es et ce que tu fais au-delà de la performance. As-tu un mot pour tes fans ?

► GUILLAUME : Bien sur, je suis très touché par tous les messages. Mais il ne faut pas me féliciter d’avoir atteint 139m. Je n’y suis pour rien et j’aurais préféré être félicité d’avoir eu la lucidité de tourner avant. Il n’y a rien de bon là dedans. Juste une catastrophe évitée de justesse.

► FRANCE APNEE : Patrick Poggi a déclaré à propos de toi « il rentre un peu plus dans la légende » ! Nous sommes d’accord avec lui car cette plongée, qui n’aurait jamais du se dérouler de la sorte, restera dans les anales de la compétition à haut niveau.
Le programme maintenant : un retour rapide en France auprès des tiens ?

► GUILLAUME : Je suis encore dans l’émotion. Je vais voir rapidement le programme. Mais me remettre au sport très vite, et probablement rentrer chez moi plus tôt. Je vais voir avec ma famille et avec le reste de l’équipe.

 

Un grand merci Guillaume pour ta confiance. Bon rétablissement et à bientôt sur France Apnée pour de belles aventures teintées de bleu.

Guillaume Néry quelques instants avant de descendre à -139m de profondeur en poids constant (photo S. Tourreau)

Guillaume Néry quelques instants avant de descendre à -139m de profondeur en poids constant (photo S. Tourreau)

 

Propos recueillis le 10 septembre 2015

Photo d’Olivier Anrigo sauf mention contraire.

 

In russian

(Thank Alexey Potapenko)

Сегодня была предпринята попытка побить мировой рекорд по нырянию в глубину в ластах (CWT) и достичь 129 метров. Это на 1 метр глубже существующего рекорда. Во вторник 10 сентября, после успешного нырка несколько дней назад на 126 метров, Гийом объявил о желании побить мировой рекорд. Хотя всегда существуют некоторые сомнения до самого выступления, красивое и чистое погружение, сделанное накануне, на 126 метров вселило в Гийома уверенность.

В отличие других видов спорта во фридайвинге сценарий никогда не пишется заранее. Сегодня утром Гийом нырнул последний раз в рамках проходящего чемпионата мира, проходящего на Кипре. Для многих спортсменов эти соревнования хороший путь, чтобы подняться до верхнего спортивного уровня. Но в этот четверг, 10 сентября организаторы соревнований и вся организация АИДА ошиблись на 10 метров в разметке глубинного троса.

Из-за этого Гийом, вместо того, чтобы погрузиться на 129 метров упал до 139. Это глубже предыдущего его нырка и глубже лучшего персонального результата. Для сравнения для такой глубины разница в 13 метров целый Эверест, а по спортивным меркам это все равно, что пробежать стометровку не за 9 а за 8 секунд. При возвращении к поверхности Гийом потерял сознание (блэкаут) на глубине 15 метров. Его погружение длилось 3’56, в то время как нырок на 126 м занял 3’19. В результате Гийом получил баротравму легких – разрыв альвеол. Для приведение в сознание использовался кислород. Трагедии едва удалось избежать.

► France Apnée: Первый вопрос прост: Как вы? Как себя чувствуете?
► Гийом: Гораздо лучше. Очень устал, болит голова и немного легкие из-за обжима.

► France Apnée: Сегодня утром, когда вы прибыли на лодку, в чем вы были уверены? Накануне вечером вы были полны решимости нырять?
► Гийом: Этот вопрос меня мучает до сих пор. Хотя у меня не было столько беспокойства, как за день до нырка на 126 м, я немного нервничал. На лодке мне удавалось контролировать свои эмоции и я мог находиться в состоянии спокойствия и доверия. Учитывая мои 126 метров накануне, не было никаких оснований думать, что что-то идет не так.

► France Apnée: Давайте подойдем к этому невероятному погружению, 137 метров по компьютеру. Как вы чувствовали на спуске? Был ли необычные ощущения? Вы не используете сигнал глубиномера, чтобы предупредить вас о некоторой глубине?
► Гийом: Я упал на 139 м, это была ошибка, 10 метров. Мои часы показали глубину 137 м из-за небольшого течения, которое отклонило трос от вертикального положения. Короче говоря, это не сильно что меняет. Спуск очень хороший. После 100 я знаю, что не будет никаких проблем продуться до 129 м, находящихся в пределах вытянутой руки. Я был настолько сосредоточен, что на самом деле не понимал возрастающее с глубиной и времени воздействие глубинного наркоза. Раньше я пользовался сигналами глубиномера, но я всегда предпочитал доверять своим чувствам. Мне не нравится идея зависимости от технологий. Но в этот раз сигнал оказал бы мне большую услугу.

► France Apnée: Вы находитесь в нижней точке 139 м это огромная глубина! Некоторые говорят, на нашей странице Facebook « Нери побывал на Луне », что вы почувствовали?
► Гийом: Я чувствовал как обычно. Половина работы сделана, я рад, но есть еще долгий путь наверх. Я помню первые взмахи моноласты, а затем черная дыра. После первых гребков руками (на 15-20 метрах) я ничего не помню. Возвращение к сознанию произошло в лодке, от вдоха кислорода.

► France Apnée: Организаторы мероприятия явно виноваты в несчастном случае. Какая ваша реакция? Некоторые говорят, что это дилетантизм. Тем не менее, когда мы видим всю систему организации, в том числе размер лодки, в это трудно поверить, у вас есть четкое объяснение этого провала?
► Гийом: Это общая ошибка организаторов и судей. Трос размечался скотчем. Для 140 метров он должен быть промаркирован одной красной полоской (отметка 100 метров) и четырьмя белыми. Белой ленты не было. Там была путаница и 140 м отметили как 130 м.

► France Apnée: Сегодня, когда вы могли лишиться жизни, что вы поняли в течение этих нескольких часов?
► Гийом: На лодке я заплакал, думая о Жюли, моей дочери, моей семьи. Они для меня очень много значат. Я понимаю, что очень сильно рисковал, находясь на такой глубине. Я беспокоился больше обычного в последние недели. Так что обращайте внимание на свое предчувствие.

► France Apnée: Обжим, который произошел с вами, повлечет процесс восстановления легочных альвеол. Скажите, если бы этого не произошло, вы могли бы продолжить дальше участвовать в этом чемпионате мира? Вы хотите?
► Гийом: Я думал, в течение нескольких дней « эти соревнования последние ». И я был бы счастлив закончить соревнования с мировым рекордом и, возможно, даже медалями. Иногда вы должны знать, что не нужно быть слишком жадным и внимательней слушать внутренний голос. У меня нет никакого желания нырять, и инцидент произошедший сегодня утром, подтверждает мою мысль. Я не будут участвовать в чемпионате мира.

► France Apnée: AIDA International, в том числе ее президент Киммо Лахтинен, связывался с вами? Очевидно, ваш несчастный случай встряхнул всех и такая история не должна больше повториться.
► Гийом: Да, я разговаривал с Киммо. К сожалению, в истории нашего вида спорта, всегда ждут трагедии. Тут, к счастью, мы избежали худшего, и я на самом деле надеюсь, что внимание к соревнованиям будет усилено, и что будут задействованы более строгие правила и протоколы проверки.

► France Apnée: На ваше погружение бурно реагируют ваши друзья в ФБ. Суть комментариев одна: невозможно, возмутительно, шокирующе, саботировать организацию. Но есть также много сообщений поддержки, так как многие любят вас за то, кто вы и что вы делаете. Есть ли у вас пару слов для ваших поклонников?
► Гийом: Конечно, я очень тронут всеми сообщениями. Но не поздравляйте меня со 139 м. Я здесь не при чем. А похвалы нужно давать скорее за прозрение, которое не включилось раньше. Ничего хорошего не произошло. Просто катастрофа предотвращена.

► France Apnée: Патрик Погги сказал о вас « Он нырнул в легенду ». Мы согласны с ним, потому что такое погружения никогда не должно повториться. Какой у вас план, возвращение во Францию к своим?
► Гийом: Я до сих пор под воздействием эмоций. Но, думаю, вернусь к спорту очень быстро и, вероятно, вернусь домой пораньше. Я буду проводить время с моей семьей и с остальной командой.

► Большое спасибо за доверие, Гийом. Поправляйтесь скорее!

 


MONDIAUX AIDA – Interview de Morgan Bourc’His : « …aujourd’hui, je n’étais plus à 100%… »

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Les championnats du monde AIDA outdoor ont débuté lundi 14 septembre avec le poids constant sans palme. Le Français Morgan Bourc’His faisait partie des grands favoris pour le titre de champion du monde. Le Marseillais avait annoncé 90m CNF tandis que le Néo-zélandais William Trubridge avait annoncé 94m. Ni l’un, ni l’autre ont décroché l’or. Trubridge a syncopé. Si celui qu’on appelle le King du CNF est le recordman du monde en titre avec -101m, il n’en demeure pas moins qu’il a pris la fâcheuse habitude de régulièrement syncoper pour ses plongées au-delà de 90m. Quant à Morgan, c’est un protocole de 17 secondes au lieu des 15 secondes réglementaires qui a eu raison de sa performance. C’est finalement la 3e annonce, celle d’Alexey Molchanov, qui fut la bonne. Avec -85m le Russe devient champion du monde de poids constant sans palme.

Morgan Bourc’His, qui a été très marqué par l’accident de Guillaume Néry, n’était plus aujourd’hui en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux. Retour avec lui avec beaucoup de sincérité sur des mondiaux qui s’annonçaient tellement prometteur. C’était sans compter sur un malheureux bout de scotch qui est venu enrailler la machine à gagner…

►FRANCE APNEE : Morgan, ce matin tu as plongé à -90m sans palme pour tenter de garder ton titre de champion du monde. Tu as été à deux doigts de réussir. Quelle est ta réaction ?

► MORGAN BOURC’HIS : J’avais déjà réalisé cette performance le 8 septembre, avec une maîtrise évidente. J’étais alors à ce moment là en pleine possession de mes moyens. Et puis vous savez tous ce qui est arrivé à Guillaume. Aujourd’hui je n’étais plus à 100% de mes capacités. Mon échec est logique, je n’avais pas -90m dans les bras et les jambes au vu des derniers évènements. Ça ne se joue à pas grand-chose, un protocole de 17s au lieu des 15 réglementaires. Je ne suis pas en samba, j’ai besoin de temps pour revenir tout simplement. Mais je suis trop marqué par l’hypoxie.
Je savais que William avait peu de chance de réussir, ces derniers entraînements ont été très chaotiques. Je n’avais pas forcément de pression par rapport à l’enjeu, je venais surtout pour moi et ma progression. Après, être deuxième annonce et savoir que le premier peut vaciller a du quand même me faire travailler l’inconscient.
►FRANCE APNEE : Comment s’est déroulée cette plongée ? Il faut rappeler à nos lecteurs que tu avais réalisé aisément cette performance il y a une semaine dans le cadre de la pré-compétition; ce qui t’avais permis de battre ton propre record de France AIDA.

► MORGAN : Suite à mon annonce la veille, la pression est montée progressivement, pour ne plus me quitter pendant la nuit, au matin, pendant le transport et ma préparation. Je me suis dit que sous l’eau, et c’est souvent le cas, la pression partirait. J’espérais me sentir un peu plus solide. Ma descente se déroule correctement, un peu juste en bas sur la compensation cependant. J’entame mon virage et je me dis que ça devrait le faire. J’entends le bruit du scooter sous-marin mais je ne me souviens plus exactement la rencontre avec les safeties. Pour le reste, tout est mécanique et reflex, mais sans vraiment être présent. Le temps d’apnée était tout à fait correct pour moi (3’21 à comparer avec les 3’28 de la précédente plongée le 8 septembre).

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►FRANCE APNEE : Depuis jeudi dernier avec l’accident de Guillaume Néry, on imagine que les jours qui ont suivi ont du être émotionnellement compliqués d’autant qu’on sait que tu es très proche de Guillaume. Est-ce que cet accident a eu un impact aujourd’hui sur ta perf ?

► MORGAN : Je suis arrivé fort et motivé sur cette compétition. Je ne m’étais jamais aussi bien préparé que pour ce championnat. Et lorsque je valide mes -90m à la pré-compétition, je suis renforcé dans cet état d’esprit. Mon protocole était solide. J’ai adoré la sensation de maîtrise sous l’eau. Guillaume réussissait -126m à la palme, nous étions au sommet de nos capacités. Et puis il y a eu cet accident, dévastateur, si inimaginable. Guillaume est encore parmi nous car c’est un athlète exceptionnel. A la suite de cela, nous nous sommes beaucoup investis par mail notamment auprès d’AIDA International, des organisateurs, avec quelques autres athlètes étrangers, pour faire évoluer toute l’organisation, faire pression. Ces quatre jours m’ont vidé de mon énergie et de mon envie. J’ai été clairement affecté dans ma plongée aujourd’hui, je n’étais plus à 100%. Le problème est que je savais tout cela, mais que je ne l’ai pas accepté. Je me suis retranché derrière mon annonce. Avec le recul, il est clair que j’aurai du annoncer moins. Mais tous ces évènements m’ont fait perdre ma lucidité.

►FRANCE APNEE : Dans quel état d’esprit étais-tu ce matin ?

► MORGAN : J’étais stressé comme jamais. J’ai peu dormi et mal. Je savais que j’allais à l’échec. Et je m’étais dit la veille qu’Alexey allait être champion du monde. Difficile de sentir que tout est écrit et de ne pas avoir le bon-sens de s’adapter, composer avec l’adversité pour arriver à modifier une part de l’histoire qui se déroule sous vos yeux. Je n’ai pas pu retourner le scénario à mon avantage, mais je n’en avais pas les moyens psychologiques. C’est toujours plus facile d’analyser après.

►FRANCE APNEE : Morgan, mercredi aura lieu l’épreuve de poids constant. Vas-tu y prendre part ? As-tu réussi à t’entraîner ces derniers jours sur cette discipline ?

► MORGAN : Je dois y prendre part même si je n’ai plus l’envie du départ. Je vais clairement voir mes objectifs à la baisse (-107m à l’origine) pour terminer sur une plongée paisible.

►FRANCE APNEE : Une dernière question, comment va Guillaume Néry ? Etait-il à tes côtés ce matin pour te soutenir ?

► MORGAN : Il se remet bien, heureusement pour lui. Il était mon coach, et il est très déçu bien entendu. Il est resté pour nous épauler tous. Il ne plongera pas pour l’épreuve mais il tient à finir avec nous.

Merci Morgan, bonne chance pour la suite et à très vite sur France apnée.

Propos recueillis par LHN le 14/09/2015

DOSSIER : Mondiaux AIDA outdoor – Limassol 2015

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C’est dans climat assez tendu qu’ont débuté les championnats du monde de profondeur AIDA. En effet suite à l’incident dont a été victime Guillaume Néry (lire notre interview), AIDA international a du prendre des dispositions. D’où la déclaration suivante du président Kimmo Lahtinen :

 » Comme la plupart d’entre vous le savent peut-être déjà, il y a eu un grave problème de sécurité hier durant la compétition organisée avant les championnats du monde ; La ligne a été réglée à 10 mètres plus profond que la profondeur de plongée annoncé. En conséquence, l’athlète expérimenté a eu une syncope avant d’atteindre la surface. Les juges de cette pré-compétition étaient Ute Gessman, Robert King, et Savvas Savva.
Afin d’avancer sur les décisions prises, tout d’abord le rappel de quelques faits :
La première journée des championnats du monde de la compétition sera le 14 Septembre (lundi prochain – après 2 jours).
L’Assemblée a élu les juges suivants pour la compétition des Championnats du Monde de Chypre:
Jury du concours:
King, Robert – 18 votes, Gessmann, Ute – 17 votes, François, Jean Pol – 16 votes, Prochazkova, Pavlina – 16 votes, Bojovic, Petar – 13 votes, Rylov, Denys – 12 votes
Votes pour les autres candidats (réserve): Wiberg, Rolf – 11 votes, Graves, Grant – 10 votes, Russu, Alexander – 10 votes, Contreras, Gabriela – 9 votes, Hawranek, Tom – 4 votes, Zinchuk, Natalia – 3 votes, Zinchuk, Arkadiy – 3 votes, Sabeh, Wessam – 2 votes
Reconnaissant les faits ci-dessus, et d’autre part que l’erreur humaine durant la pré- compétition était grave ; les décisions ci-dessous ne sont pas faciles.
Après avoir discuté avec le président du jury des championnats du monde JP François ainsi qu’avec Petar Bojovic (Aida juge responsable), Carla Hanson (secrétaire Aida), Ute Gessman, Guillaume Nery, et plusieurs autres personnes, j’ai décidé que nous ne suspendrons pas les juges Aida du Championnat du monde. En premier il y aura une enquête approfondie sur ce qui est arrivé, suivi par les conclusions, et enfin les mesures qui seront prises à la suite des conclusions. Le processus sera, dans cet ordre, et non l’inverse. Cependant, le vice-président du jury de la compétition sera changé immédiatement et Savvas Savva se concentrera uniquement sur les responsabilités opérationnelles pour le Championnat du Monde.
A l’issue de la compétition des championnats du monde, l’incident survenu dans la pré-compétition sera étudié dans son intégralité et des mesures appropriées suivront. Pour l’instant, nous allons nous concentrer sur la compétition des championnats du monde à Chypre, car il y a rassemblés les meilleurs apnéistes du monde prêts à concourir pour le titre de champion du monde.
Hier, il y a aussi eu plusieurs menaces et critiques sévères contre moi personnellement et contre AIDA International, en tant qu’organisation. Ces personnes ont exigé que je suspende les juges de la pré-compétition immédiatement ou « Aida sera détruit ». Pour ces personnes, je veux juste dire que Aida n’est pas régie par des menaces, des ultimatums et des opinions fortes. Certains d’entre nous croient encore aux décisions démocratiques, même si elles ne sont pas toujours parfaites et ne répondent pas aux désirs de tous. »

Finalement les deux juges impliqués dans l’incident de Guillaume Néry, à savoir Ute Gessman et Robert King, ont démissionné peu avant le début de la compétition.

Ce contexte de crise au sein d’AIDA international va sans doute avoir des répercutions sur le plan sportif.

Le programme des championnats :

vendredi 11 septembre : Cérémonie d’ouverture
samedi 12 septembre : entraînement CWT, FIM, CNF
dimanche 13 septembre : entraînement CWT, FIM, CNF
lundi 14 septembre : compétition en poids constant sans palme CNF
mardi 15 septembre : entraînement en poids constant CWT
mercredi 16 septembre : : compétition en poids constant CWT
jeudi 17 septembre : jour Off / entraînement
vendredi 18 septembre : entraînement en immersion libre FIM
samedi 19 septembre : compétition en immersion libre FIM

L’Equipe de France

ranch team

1- Le poids constant sans palme – CNF (lundi 14 septembre)

Le King du CNF, William Trubridge, a annoncé 94m, une profondeur assez éloignée de son record du monde à -101m. Avec 90m annoncés, le Français Morgan Bourc’His était en embuscade pour garder son titre. 90m est la profondeur de son record de France réalisé la semaine dernière. Alexey Molchanov, qui vise clairement le titre en poids constant mercredi, a annoncé 85m en CNF. Ces trois athlètes ont fait des annonces raisonnables par rapport à leur niveau. Aucun PB, NR ou WR pour eux.


Les annonces en CNF pour l’Equipe de France AIDA :
– Morgan Bourc’His : 90m
– Rémy Dubern : 68m
– Nicolas Aubry : 60m
– Stephan Saxtsad : 55m
– Philippe Taglioferri : 42m

annonces 1 copie

Morgan Bourc’His ne valide pas sa plongée

Le champion du monde 2013 de poids constant sans palme n’a validé pas sa plongée à son retour en surface après -90m CNF en raison d’un protocole trop long. Le Marseillais ne prend pas de médaille cette année en CNF.

photo : Daan Verhoeven

photo : Daan Verhoeven

 

Retour avec Morgan Bourc’His sur l’épreuve de poids constant sans palme à Chypre. Très marqué par l’accident de Guillaume Néry, Morgan n’était plus aujourd’hui en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux.
Voici notre entretien avec le champion Marseillais qui revient avec beaucoup de sincérité sur des mondiaux qui s’annonçaient pourtant prometteurs :

►FRANCE APNEE : Morgan, ce matin tu as plongé à -90m sans palme pour tenter de garder ton titre de champion du monde. Tu as été à deux doigts de réussir. Quelle est ta réaction ?

► MORGAN BOURC’HIS : J’avais déjà réalisé cette performance le 8 septembre, avec une maîtrise évidente. J’étais alors à ce moment là en pleine possession de mes moyens. Et puis vous savez tous ce qui est arrivé à Guillaume. Aujourd’hui je n’étais plus à 100% de mes capacités. Mon échec est logique, je n’avais pas -90m dans les bras et les jambes au vu des derniers évènements. Ça ne se joue à pas grand-chose, un protocole de 17s au lieu des 15 réglementaires. Je ne suis pas en samba, j’ai besoin de temps pour revenir tout simplement. Mais je suis trop marqué par l’hypoxie.
Je savais que William avait peu de chance de réussir, ces derniers entraînements ont été très chaotiques. Je n’avais pas forcément de pression par rapport à l’enjeu, je venais surtout pour moi et ma progression. Après, être deuxième annonce et savoir que le premier peut vaciller a du quand même me faire travailler l’inconscient.
►FRANCE APNEE : Comment s’est déroulée cette plongée ? Il faut rappeler à nos lecteurs que tu avais réalisé aisément cette performance il y a une semaine dans le cadre de la pré-compétition; ce qui t’avais permis de battre ton propre record de France.

► MORGAN : Suite à mon annonce la veille, la pression est montée progressivement, pour ne plus me quitter pendant la nuit, au matin, pendant le transport et ma préparation. Je me suis dit que sous l’eau, et c’est souvent le cas, la pression partirait. J’espérais me sentir un peu plus solide. Ma descente se déroule correctement, un peu juste en bas sur la compensation cependant. J’entame mon virage et je me dis que ça devrait le faire. J’entends le bruit du scooter sous-marin mais je ne me souviens plus exactement la rencontre avec les safeties. Pour le reste, tout est mécanique et reflex, mais sans vraiment être présent. Le temps d’apnée était tout à fait correct pour moi (3’21 à comparer avec les 3’28 de la précédente plongée le 8 septembre).

►FRANCE APNEE : Depuis jeudi dernier avec l’accident de Guillaume Néry, on imagine que les jours qui ont suivi ont du être émotionnellement compliqué d’autant qu’on sait que tu es très proche de Guillaume. Est-ce que cet accident a eu un impact aujourd’hui sur ta perf ?

► MORGAN : Je suis arrivé fort et motivé sur cette compétition. Je ne m’étais jamais aussi bien préparé que pour ce championnat. Et lorsque je valide mes -90m à la pré-compétition, je suis renforcé dans cet état d’esprit. Mon protocole était solide. J’ai adoré la sensation de maîtrise sous l’eau. Guillaume réussissait -126m à la palme, nous étions au sommet de nos capacités. Et puis il y a eu cet accident, dévastateur, si inimaginable. Guillaume est encore parmi nous car c’est un athlète exceptionnel. A la suite de cela, nous nous sommes beaucoup investis par mail notamment auprès d’AIDA International, des organisateurs, avec quelques autres athlètes étrangers, pour faire évoluer toute l’organisation, faire pression. Ces quatre jours m’ont vidé de mon énergie et de mon envie. J’ai été clairement affecté dans ma plongée aujourd’hui, je n’étais plus à 100%. Le problème est que je savais tout cela, mais que je ne l’ai pas accepté. Je me suis retranché derrière mon annonce. Avec le recul, il est clair que j’aurai du annoncer moins. Mais tous ces évènements m’ont fait perdre ma lucidité.

►FRANCE APNEE : Dans quel état d’esprit étais-tu ce matin ?

► MORGAN : J’étais stressé comme jamais. J’ai peu dormi et mal. Je savais que j’allais à l’échec. Et je m’étais dit la veille qu’Alexey allait être champion du monde. Difficile de sentir que tout est écrit et de ne pas avoir le bon-sens de s’adapter, composer avec l’adversité pour arriver à modifier une part de l’histoire qui se déroule sous vos yeux. Je n’ai pas pu retourner le scénario à mon avantage, mais je n’en avais pas les moyens psychologiques. C’est toujours plus facile d’analyser après.

►FRANCE APNEE : Morgan, mercredi aura lieu l’épreuve de poids constant. Vas-tu y prendre part ? As-tu réussi à t’entraîner ces derniers jours sur cette discipline ?

► MORGAN : Je dois y prendre part même si je n’ai plus l’envie du départ. Je vais clairement voir mes objectifs à la baisse (-107m à l’origine) pour terminer sur une plongée paisible.

►FRANCE APNEE : Une dernière question, comment va Guillaume Néry ? Etait-il à tes côtés ce matin pour te soutenir ?

► MORGAN : Il se remet bien, heureusement pour lui. Il était mon coach, et il est très déçu bien entendu. Il est resté pour nous épauler tous. Il ne plongera pas pour l’épreuve mais il tient à finir avec nous

Trubridge syncope, Molchanov champion du monde

William Trubridge a une fois de plus syncopé après une plongée au-delà de 90m en CNF. Le Néo-Z avait annoncé 94m (pour mémoire son record du monde est à -101m).
Avec 85m validé, Alexey Molchanov devient champion du monde de poids constant sans palme. Première médaille d’or pour le Russe sur ce championnat du monde AIDA et ce n’est sans doute pas fini…

Derrière on trouve le champion espagnol (NR) et le Polonais Mateusz Malina. Tous les deux ont réalisé 76m CNF.

Alexey Molchanov par Daan Verhoeven

Alexey Molchanov par Daan Verhoeven

Chez les filles les grandes favorites tombent…

Nataliia Zharkova et Jeanine Grasmeijer avaient fait les plus grosse annonces. Les deux ont syncopé.

C’est la japonaise Sayuri Kinoshita avec 58m qui devient championne du monde devant Estrella Navarro avec 50m et Jennifer Wedland avec 46m (record d’Allemagne).

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Sayuri Kinoshita par Daan Verhoeven

Et la French Team ?

- Morgan Bourc’His : 90m / disqualifié (protocole trop long)
- Rémy Dubern : 68m / White Card OK
– Nicolas Aubry : 60m White Card OK
– Stephan Saxtsad : 55m White Card OK
– Philippe Taglioferri : 42m Disqualifié (Syncope)

11 syncopes, c’est trop !

Sur cette épreuve, qui est la plus accidentogène, il y a eu 11 syncope soit environ 30% des performances. Une hécatombe qui une fois de plus ne donne pas une bonne image de l’apnée en compétition. Pour Stéphane Tourreau «  c’était un peu l’hécatombe !  Les annonces assurés avec une bonne marge ont eu leur place dans le résultat final. La pression des performances en profondeur sur un championnat du monde est grande, il faut la prendre en compte; ce ne sont pas les mêmes. »

Les résultats complets

result CNF

 

2- le poids constant – CWT (mercredi 16 septembre)

 

 

 

 

INTERVIEW – mondiaux AIDA : Stephane Tourreau « Se respecter soi-même c’est respecter son propre sport… »

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Sur la journée de poids constant des championnats du monde AIDA le 16 septembre dernier, avec 95m CWT, Stéphane Tourreau a réalisé la meilleure perf française et se classe 5e au général. Une belle place pour l’étoile montante de l’apnée profonde française.

►FRANCE APNEE : Une 5e place sur des mondiaux de profondeurs, on imagine ta satisfaction. Quelle est ta réaction ?

► STEPHANE TOURREAU : Hallucinant, quand Alexander Bubenchikov (UKR) avec qui je partage cette place m’a annoncé 4e et puis 5e à 2 point du podium, je n’en revenais pas. Je ne l’ai pas cru, au départ on était la 12eme annonce !
Un entrainement plus régulier sur 100m cet été m’aurait permis d’aller plus loin. Mais c’est aussi grâce à ça que l’on apprend et que l’on rebondit rapidement sur la suite il faut rester cool avec ça suite aux derniers évènements !

►FRANCE APNEE : Beaucoup d’athlètes n’ont pas honoré leur annonce, as-tu une explication ?

► STEPHANE : Les athlètes, pour beaucoup, ont le goût de la performance « max » hélas et on se rend rapidement compte que les championnats du monde ce n’est pas la compétition du quartier. Mettre un bout de papier dans une boite c’est facile mais se retrouver sur le câble le jour J avec tout ce que cela représente pour tout le monde c’est une autre histoire.
Et les erreurs techniques, matériels ou autres sont forcément liées à ça car chaque perf sur les mondiaux sont faites dans les automatismes. On est plus occupé à gérer ces émotions qu’à penser à ce que l’on doit faire.
Et il est gourmand le cerveau je vous le dis !

►FRANCE APNEE : Revenons à ta descente à -95m. Comment s’est-elle passée ?

► STEPHANE : La perf commence 2 jours avant, j’avais commencé à la visualiser plusieurs fois.
Beaucoup de concentration et recentrage le jour J pour me relâcher. Je savais que je devais automatiser entièrement ma plonger car mon esprit devais être le plus relâché possible pour garder le maximum d’énergie.
Emotionnellement la pré-compétition c’était le monde de « OUI-OUI » !!
Tout s’est bien déroulé, je me suis retrouvé en dessous des plaquettes le jour J, avec une coulée très rapide, comme souvent vous me direz… A la remontée entre 95 et 40m il se passe 15sec dans ma tête avec l’effet narcose, je savais que la sortie serait aussi sportive que sur mes max à l’entrainement. Toute la visualisation faite la veille m’a permis d’être précis à la seconde.
Marion Chavanne de mon club m’a parfaitement « driver » pour la perf’ et ca joue beaucoup… Merci encore!

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►FRANCE APNEE : Il n’y a pas si longtemps Stéphane Tourreau était un homme pressé ! Dans les tous sens du terme d’ailleurs : vitesse de nage et surtout volonté de progresser en profondeur. Or avec une annonce à 95m, il semblerait que tu te sois assagi et que tu te projettes plus sur le moyen/long terme ! Tu confirmes ?

► STEPHANE : Je confirme pour la progression ;-) ! Je compte me préserver pour la suite et prendre plus de plaisir, je dois aussi plonger plus régulièrement profond pour préparer le corps. Ce que je faisais par bloc d’un mois jusqu’à présent…
Pour ce qui est de ma vitesse de nage même si je ralentis un peu le corps reste plus performant avec ce rythme et j’aime cette sensation de glisse et de vitesse dans l’eau !!

►FRANCE APNEE : Qu’est-ce qui t’a conduit à changer ton approche de l’apnée profonde ?

► STEPHANE :
– Le besoin de prendre du plaisir et de transformer l’entrainement parfois exigeant en compétition facile pour cultiver cette envie et durer dans le temps.
– Le respect de soi, de la discipline et de l’image que l’on doit lui apporter. Se respecter soi-même c’est respecter son propre sport (il devient public, nous devons être irréprochable et professionnel)
– Beaucoup de personnes me soutiennent,  ma famille, mes amis mon club, mes partenaires et il me semble primordial de représenter autre chose que des mec qui sortent tout bleu inconscient et bavant!

►FRANCE APNEE : L’apnée profonde demande beaucoup de sagesse et d’humilité. Que penses-tu des apnéistes qui tentent le tout pour le tout en sortant souvent sur le fil du rasoir ou qui multiplient les syncopes ?

► STEPHANE : Pour ceux qui se posent des questions nous devons les aider, les accompagner et apporter des réponses viables et pas chercher à mettre ça sur les éléments extérieurs. Il faut être humble et accepter d’être remis en question !
Quand on fait une performance on prend tout en compte (Vent, température, matériel, ambiance général, nutrition, sécurité, facteur stress le jour J … )

Pour les autres ? Égoïsme, Irrespect envers soi, envers sa discipline et l’image qu’ils transmettent !! Encore plus intolérable à très haut niveau !

►FRANCE APNEE : Revenons au fait majeur de cette session chypriote, à savoir l’accident de Guillaume Néry et à son forfait. Tu étais sur place ce 10 septembre, comme as-tu vécu cette journée ? A-t-elle eu à ton avis des conséquences sur le plan sportif sur ces mondiaux ?

► STEPHANE : J’ai été très choqué sur le moment. Quand j’ai vu sa sortie, je ne citerai pas les détails,  je pensais que nous venions de perdre un ami …
Le soulagement fut énorme à son retour sur le pont. Je suis encore impressionné par sa capacité à se reconstruire aussi rapidement, cela montre son niveau et sa préparation exceptionnelle !

Je fais partie des gens qui en tire le constructif et cela m’a beaucoup fait réfléchir sur la sécurité et ce qui nous passionne dans notre sport, ce qui nous anime et que l’on va chercher… Cela m’a fait une belle prise de conscience.

Aujourd’hui il est présent comme coach et va faire évoluer sa carrière.  Je suis admiratif. J’ai  beaucoup de respect pour la personne qu’il représente. Il est un moteur pour beaucoup d’entre nous!

►FRANCE APNEE : Dans moins de trois semaines tu seras alignés sur les mondiaux CMAS outdoor avec également Rémy Dubern, Patrick Poggi et Mathieu Vincent également en Equipe de France AIDA ? Ne crains-tu pas laisser de l’influx sur les mondiaux AIDA ?

► STEPHANE : Hâte d’ être aux mondiaux CMAS, au contraire ! Cela permet une continuité et en profondeur elle est primordiale pour aller plus loin! C’est une bonne chose je pense.

►FRANCE APNEE : Puisque cela s’inscrit dans ta progression, as-tu envie d’aller chercher le record du monde CMAS (actuellement à -95m) et le titre de champion du monde de CWT ?

Ma philosophie est d’annoncer une performance qui me correspond sur le moment pour assurer à 100%. Si c’est un record temps mieux mais je pense aussi qu’il y aura du bon niveau à ces championnats. Ca reste encore loin des performances d’ Alexey Molchanov ou de Guillaume et je compte me focaliser sur ma progression et ma carrière sportive. Le record ou le classement s’il doit se faire, il se fera par lui même.
Pourrais-tu nous dire quels seront tes principaux adversaires ?
Je ne sais pas et je préfère me couper des autres pour me recentrer il y a déjà beaucoup de boulot avec moi ah ah !!

Merci Stéphane et à bientôt sur France Apnée

Propos recueillis le 17 septembre 2015 par LHN

INTERVIEW – Mondiaux AIDA : Aurore Asso « Je ne plonge pas pour avoir des médailles ou des records… »

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Aujourd’hui 16 septembre, Aurore Asso n’a pas validé pas sa plongée sur l’épreuve de poids constant des championnats du monde AIDA.  La Niçoise avait annoncé 83m CWT soit un mètre de plus que son propre record de France.  Aurore qui a dépassé depuis longtemps l’envie de médailles et de records n’est pas trop déçue. Retour avec elle sur cette perf mais pas que …

►FRANCE APNEE : Aurore, aujourd’hui sur les mondiaux AIDA tu as tenté d’améliorer ton propre record de France d’un mètre en portant la marque à -83m CWT. Malheureusement tu ne réalises pas ton protocole correctement en surface (DQSP). Peux-tu nous commenter cette sortie ?

► AURORE ASSO : J’ai été blessée à l’ischio jambier gauche en août ce qui a retardé mon planning d’entraînement à Nice et j’ai gardé une fragilité à cette jambe ici à chypre. Il m’a manqué quelques entraînements ici pour avoir plus d’aisance sur cette profondeur. A la sortie, je pense que j’étais un peu narcosée et un peu dans l’hypoxie, d’où le temps de réaction un peu long. Le juge a failli me mettre un carton blanc mais ce qui a été indiscutable c’est que j’ai dit « I am…;I am ok » au lieu de dire un clair et distinct ‘I AM OK » et point barre :-)
Le protocole de sécurité a été mis en place pour que dans des cas critiques comme ma sortie, il y ait des critères objectifs pour valider ou invalider une performance. J’ai dit en deux fois  » I am ok » donc je suis disqualifiée voilà tout.
A moi d’accepter dignement cette contreperformance pour rebondir plus profond !
Cette plongée me montre que je dois intégrer dans ma préparation annuelle plus d’entraînements visant à mettre le corps en état d’hypoxie.

►FRANCE APNEE : Et ta plongée ?

► AURORE : Cette plongée était magnifique, c’est pour cela que je ne suis pas tant déçue. Etrangement, j’en ai un bien meilleur souvenir que mon dernier record de France à 82 mètres aux Bahamas en décembre 2014 où j’avais à la surface, l’impression de revenir d’un champs de bataille…
Je ne plonge pas pour avoir des médailles ou des records, ils sont bien sûr une joie, un moteur de progression. Mais la raison profonde et viscérale pour laquelle je plonge depuis tant d’années est ailleurs. Je plonge pour calmer mes questionnements sur la vie, la mort, le perception du temps, la liberté, l’amour, l’égo, l’évolution de l’être humain, sa place dans la nature, son instinct d’exploration. L’apnée est pour moi une école de philosophie concrète sans laquelle je serais un être bien trop tourmenté. Ce matin, j’ai quitté la surface avec le sentiment d’être en continuité parfaite avec l’élément marin, l’esprit enfin libéré de la volonté de performance, la conscience totalement possédée par l’instant à vivre. Dans la chute libre, lorsque j’ai arrêté totalement de palmer, j’ai ressenti ce que je voulais ressentir depuis si longtemps : une aspiration totale dans un néant à la fois plein et vide. En acceptant la pression sur chaque cellule de mon corps, mon esprit a été un instant libéré de son enveloppe corporelle. Ca ne m’était jamais arrivé avant! Je dois imprimer cela dans mon cerveau pour aller plus profond. Quant à la remontée, à cause de la narcose que je découvre, elle m’a paru durer une seconde avec une seule pensée en boucle dans ma tête, la dernière phrase que m’a dit guillaume avant mon départ :  » ta monopalme est une fusée au bout des pieds ».

Aurore Asso par Daan Verhoeven

Aurore Asso par Daan Verhoeven

►FRANCE APNEE : Ton annonce du jour, 83m, était une annonce logique dans ta progression. Cette performance était à ta portée. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné selon toi aujourd’hui ?

► AURORE : Il faut être humble et fair play et ne pas chercher trop d’excuses… Une contre-performance est une contre-performance. Il me manque quelques plongées à plus de 80 pour caler mon cerveau. D’ailleurs si je pouvais remettre la palme dans deux jours je retournerai à 83 !!

►FRANCE APNEE : Depuis le début de cette compétition on dénombre beaucoup de défaillances. Qu’est-ce qui d’après toi peut l’expliquer ? Est-ce que l’organisation est à la hauteur de l’événement ?

► AURORE : Ce n’est pas à moi d’en juger. Il faudra que les responsables de AIDA international, les juges présents et les organisateurs travaillent pendant de longues semaines en aval de ces championnats, non pas pour déterminer « les coupables » mais pour que ces erreurs ne se reproduisent jamais dans aucune compétition!

►FRANCE APNEE : Nous souhaiterions revenir avec toi sur l’incident de Guillaume Néry. Comment l’ as-tu vécu sur le moment ? Est-ce que les jours suivants ont été compliqués à gérer pour préparer tes mondiaux ? Morgan Bourc’His est clairement passé à côté de ses mondiaux en raison de cette affaire; qu’en est-il de toi ?

► AURORE : J’ai été totalement choquée. Quand je suis rentrée de l’entraînement et que je l’ai vu, j’ai fondu en larmes. J’ai réalisé qu’on aurait pu le perdre et que s’il n’était pas l’athlète qu’il est, c’est à dire super entraîné, super adapté à la profondeur et bien il ne serait plus là ! J’ai trois frères, mais à ce moment là, précis , j’ai réalisé que Guillaume est comme le quatrième, mon frère d’eau. On a commencé l’apnée ensemble, on doit ici être les deux apnéistes qui ont le plus de compétitions internationales dans leur épuisette ;-). Cela a été un coup au moral terrible pour l’équipe et pour toutes nos plongées. Et j’ai découvert encore plus qu’à aucun autre championnat ce que Esprit d’Equipe veut dire. D’abord parce que l’on a analysé et vécu tous ensemble cet accident pour le soutenir . Et d’autre part parce que au lieu de partir rejoindre sa famille tout de suite et de rester dans l’amertume, il a décidé de rester avec nous et de vivre ces championnats jusqu’au bout en épaulant notre capitaine Pierre. Il m’a coachée ce matin (merci Gui) et je pouvais sentir toute son énergie positive.

►FRANCE APNEE : Vas-tu t’aligner sur la dernière épreuve, l’immersion libre (FIM) ? Penses-tu aller chercher le record de France détenu actuellement par Sophie Jacquin avec -73m FIM ?

► AURORE : A chaque jour suffit sa peine. Ce soir je respire et demain on verra pour la suite de la compétition.

►FRANCE APNEE : Après ces Mondiaux, as-tu de nouveaux projets à nous annoncer ?

► AURORE : Dès que je rentre, je file à Paris terminer le montage de mon documentaire sur le Groenland. Puis, j’aimerais aller à la compétition Big Blue organisée par Estrella Navarro, début novembre pour faire un documentaire sur la mer de Cortez, Ses surnoms « Galapagos de l’Hémisphère Nord », ou « aquarium du monde » (Cousteau) ne vous font-ils pas rêver?
Cela sera l’occasion de poursuivre ma démarche entreprise avec les Cénotes et le Groenland : utiliser l’apnée comme vecteur de sensibilisation pour la protection des écosystèmes aquatiques. Et pour une fois, ce film sera l’occasion de montrer, non pas un milieu marin en perdition, mais une aire marine protégée dont la biodiversité est totalement rétablie : la «biomasse» a explosé de plus de 460 pour cent de 1999 à 2009 dans le Parc National de Cabo Pulmo!
Oui l’homme peut restaurer ce qu’il a détruit. Si nous n’en sommes pas convaincus, à quoi bon parler d’écologie ?
Merci Aurore, bonne fin de compétition et à bientôt sur France Apnée.

Photo : Costas Constantinou

Photo : Costas Constantinou

 

Propos recueillis le 16 septembre 2015 par LHN

INTERVIEW – Mondiaux AIDA : rencontre avec Thiblaut Guignes

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Inconnu sur le territoire hexagonal, Thibault Guignes a pourtant intégré l’Equipe de France pour la première fois à l’occasion des Championnats du monde AIDA outdoor 2015.  Après un an et demi de pratique ce jeune trentenaire a validé 82m en immersion libre (FIM). France Apnée a voulu en savoir plus sur cet apnéiste aux débuts très prometteurs !

Rencontre…

► FRANCE APNEE : Thibault tu as participé aujourd’hui à tes premiers mondiaux. Tu as représenté la France mais nous ne te connaissons pas. Alors, peux-tu te présenter ?
► THIBAULT GUIGNES : J’ai 32 ans et je suis originaire de Charente Maritime a la base même si j’ai quitte la région depuis longtemps d’abord pour mes études puis pour le boulot . J’ai passé les deux dernières années et demi a voyager un peu partout dans le monde donc difficile de donner un endroit précis. J’ai passé beaucoup de temps en Thailande, a Bali et aux Philippines. A partir du premier décembre, je reprend un club d’apnée aux Philippines , Freedive HQ sur l’ile de Cebu . J’enseigne donc l’apnée . Je me suis reconverti après avoir été océanographe puis avoir travaillé comme business développer dans le solaire chez Total . L’apnée est venue un peu par hasard alors que ma reconversion était censée être dans la plongée bouteille . J’ai essayé une fois et depuis je suis mordu …

photo : Costas Constantinou

photo : Costas Constantinou

► FRANCE APNEE : Depuis quand fais-tu l’apnée ? Qu’est-ce qui t’as conduit à faire de la compétition ?
► THIBAULT : Je fais de l’apnée depuis maintenant un an et demi . J’ai fait de la compétition principalement pour avoir l’opportunité de rencontrer d’autres apnéistes et de pouvoir échanger avec eux et progresser en les regardant et en leur demandant des conseils . C’est également un bon moyen de faire connaitre mon club .

 
► FRANCE APNEE : As-tu pratiqué auparavant un autre sport à haut niveau ?
► THIBAULT : J’ai pratiqué des raids multisport par équipe en compétition et de l’escalade de bloc, qui sans être ce que je qualifierai de haut niveau était quand même loin de l’amateurisme . Je faisais lorsque je travaillais sur Paris en moyenne une vingtaine d’heure de sport par semaine (nage, trail, vtt, escalade)

 
► FRANCE APNEE : Qu’est-ce qui te plait dans l’apnée ?
► THIBAULT : J’ai toujours aimé l’eau, je m’y sens dans mon élément. De plus, l’apnée est un concentré de sensations . Un mélange de détente et de dépassement de soi , de bien être et de souffrance . de liberté et de limitations . J’aime peut être le paradoxe hehehe

 
► FRANCE APNEE : 82m en FIM aujourd’hui, c’est une très belle perf. Pourquoi n’as tu pas participé au CNF et/ou au CWT ?
► THIBAULT : Etant assez nouveau dans l’apnée je n’ai pas eu le temps de travailler suffisamment la technique en CNF. Quand au poids constant, pour lequel j’avais été sélectionné par AIDA France pour ces mondiaux, j’ai eu des problèmes matériels et du changer ma monopalme deux semaines avant les mondiaux. Je n’ai donc pas eu le temps de faire plus de deux séances avec car j’ai préféré me concentrer sur la problématique de la thermocline . En effet c’était la première fois que je plongeais avec une thermocline (inexistante a Bali ou aux Philippines). Ce sera pour la prochaine fois .

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► FRANCE APNEE : Tu peux nous raconter cette perf‘ ?
► THIBAULT : Pour cette perf j’ai clairement joué la sécurité. En effet, avec 82m j’étais en deçà de ce que j’ai pu valider en compétition à Bali deux semaines avant (85m) et de mes max en entrainement (90m). J’ai très peu d’expérience des compétitions d’apnée et j’ai été assez sensible au stress lors des entraînements et de la precompétition. J’ai pu voir en quelques jours plus de syncopes que dans toute mon expérience précédente (j’ai notamment plongé sur la même ligne que Guillaume après son accident et assister à la scène en direct) et cela a laissé quelques traces. Je voulais donc repartir avec un carton blanc et surtout des sensations de plaisir. Pari réussi. La plongée a été vraiment facile et agréable.

 

► FRANCE APNEE : On imagine que tu as rencontré la plupart des compétiteurs de l’Equipe de France à Chypre ? Que penses-tu de cette équipe ? Que retiendras-tu de ton séjour chypriote ?
► THIBAULT : J’ai en effet rencontré l’ensemble des compétiteurs de l’équipe de France . Je remercie d’ailleurs AIDA France ainsi que notre capitaine Pierre qui ont vraiment tenu à ce que ces mondiaux individuels se fassent en équipe. Les petits nouveaux comme moi on été intégrés très vite et naturellement par les anciens. J’ai pu bénéficier de leur expérience et avoir beaucoup de conseils de la part d’apnéistes de haut niveau, non seulement pour la compétition mais aussi pour mes entraînements futurs. Je retiendrai donc une équipe soudée , sympathique et de haut niveau . bref une super expérience qui me donne envie de retenter l’aventure pour les prochaines éditions.

 
► FRANCE APNEE : Et la piscine ? As-tu déjà participé à des épreuves chlorées ou pour toi l’apnée ne rime qu’avec la mer ?
► THIBAULT : Contrairement à beaucoup d’apnéistes français, j’ai accès à la profondeur presque tous les jours et rarement accès à des piscines. Cependant j’aimerais me mettre à m’entraîner plus sérieusement sur les disciplines de piscine même si je sais que ma préférence ira toujours à la profondeur. L’apnée ne rime pas qu’avec la mer même si les sorties en mer, qu’elles soient pour faire de la profondeur ou observer la vie sous marine restent pour moi le but ultime

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► FRANCE APNEE : Déjà des idées sur l’après-Limassol ?
► THIBAULT : Après Limassol le programme est chargé. Je pars directement pour Dahab en Egypte pour continuer l’entraînement et participer à une autre compétition dans le Blue Hole (Triple Depth) ou j’espère valider dans un état d’esprit plus serein des perfs un peu plus profondes. Je vais aussi tenter de réaliser un fantasme qui me reste en tête depuis la première fois que je suis allé à Dahab …. Passer sous l’arche du blue hole en apnée. Direction ensuite le Mexique pour plonger en apnée dans les Cénotes et enfin je prendrai les rênes de mon club aux Philippines début Décembre.

 

Merci Thibault et à bientôt sur France Apnée !

Propos recueillis le 19 septembre 2015 par LHN

 

INTERVIEW – Coraline Pennarguear, « … Je suis très déçue… »

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Championne de France de poids constant (CWT) pour la seconde fois cette année, recordwoman de France  fédéral de la discipline, meilleure perf françaises aux championnats du monde AIDA à Chypre  … Et pourtant, Coraline Pennarguear n’a pas été sélectionnée en Equipe de France FFESSM pour les championnats du monde CMAS qui se tiendront dans quelques jours en Italie. Cette jeune athlète de 29 ans, en pleine progression, est très déçue. Et on la comprend; elle suivra donc la compétition depuis la Bretagne où elle vit. France Apnée a voulu en savoir plus sur cette improbable non-sélection. Toutefois cette interview fut surtout l’occasion de découvrir une championne discrète mais talentueuse et prometteuse.

Rencontre…

►FRANCE APNEE : Coraline, en quelques saisons ton nom est devenu incontournable sur le circuit de l’apnée profonde française mais le grand public qui suit l’apnée te ne te connaît pas forcément. Alors, peux-tu présenter ?

► CORALINE : J’ai 29 ans, je viens du nord Finistère, et je suis interne en anesthésie et réanimation. Je suis actuellement en disponibilité pour 6 mois, et j’en profite pour faire tout ce que je n’ai pas le temps de faire quand je travaille: habiter au bord de l’eau, faire de l’apnée, avoir un potager, avoir du temps… juste vivre en fait!

► FRANCE APNEE : Depuis quand fais-tu de l’apnée ? Qu’est-ce qui t’a conduit à faire de la compétition ?

► CORALINE : J’ai commencé l’apnée il y a 6 ans à Brest, mais uniquement en piscine et avec l’idée de faire un jour de la profondeur. Je me suis réellement mise à la profondeur avec François Steers quand j’habitais en Guadeloupe il y a 3 ans. J’aime la compétition parce que c’est une excellente motivation pour s’entraîner et se dépasser. Il y a toujours une émulation avant une compétition que je ne parviens pas à retrouver autrement.

► FRANCE APNEE : As-tu pratiqué un autre sport auparavant à haut niveau ?

► CORALINE : J’étais en sport-étude planche à voile au lycée, j’ai passé à peu près toute mon adolescence sur l’eau en entraînements et en compétitions!

► FRANCE APNEE : Qu’est-ce qui te plait dans l’apnée en profondeur ?

► CORALINE : Tout ! J’aime ce que j’y vois: la mer, le bleu, la lumière, les petits cténophores; j’aime ce que j’y ressens: la concentration avant la descente, le calme, la douceur de l’eau, sa pression, sa chaleur, sa fraîcheur. À la descente j’aime la puissance et la glisse de la monopalme, puis la chute libre où je m’endors tout doucement, et à la remontée, on tend vers la lumière, j’ai l’impression de revenir sur terre après un voyage avec juste moi. C’est à chaque plongée un voyage au calme.

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► FRANCE APNEE : As-tu un modèle dans le monde l’apnée  ?

► CORALINE : Je n’ai pas spécialement de modèle mais je pense souvent à Sidney Régis, un ami apnéiste martiniquais avec qui je plongeais quand j’habitais aux Antilles, et qui prône la patience et le plaisir avant tout.

► FRANCE APNEE : Tu nous as dit que tu habitais en Bretagne, comment fais-tu pour t’entraîner en profondeur ? N’est-ce pas un peu compliqué ? As-tu un coach qui s’occupe de toi personnellement ?

► CORALINE : C’est plus que compliqué !! Je ne m’entraîne quasiment pas en Bretagne, sauf de temps en temps en carrière, où l’eau est froide et où l’on ne voit parfois pas ses pieds tellement l’eau est trouble. C’est difficile mais c’est un bon entraînement! Cette année je suis allée m’entraîner 10 jours aux Canaries en début de saison, et ensuite je suis descendue sur Nice et Marseille à 2 reprises. J’ai un coach privé à la maison, Mikaël, avec qui je partage ma vie! François Steers et Nicolas Girardin me donnent aussi leurs conseils à distance.

► FRANCE APNEE : Et la piscine ?

► CORALINE : … hum! C’est pratique pour maintenir un niveau d’apnée toute l’année mais ce n’est pas ce que je préfère, et là où j’habitais cette année, c’était compliqué au niveau logistique.

► FRANCE APNEE : 2014 vice Championne de France, 2013 et 2015 Championne de France FFESSM en poids constant (CWT). C’est déjà du lourd ! Peux tu nous détailler ton palmarès (fédéral et AIDA) ?

► CORALINE : C’est bien ça pour la FFESSM, avec des perfs allant de 48m en 2013 à 58m les 2 dernières années (actuel record de France FFESSM). En AIDA, j’ai gagné le Nice Abyss Contest en 2013 avec 57m, et je finis 3ème en 2014 et 2015 avec 58 et 56m en CWT. J’ai participé aux championnats du monde AIDA en 2013 où j’ai validé 52m et terminé 13ème.Cette année lors des championnats du monde AIDA je termine 12ème avec 61m, toujours en CWT.

Coraline avec Aurore Asso et Alice Modolo (photo : Anne Maury)

Coraline avec Aurore Asso et Alice Modolo (photo : Anne Maury)

► FRANCE APNEE : Il y a peu aux championnats du monde outdoor AIDA tu as réalisé 61m en poids constant, c’est la meilleure perf’ française. Peux-tu nous la raconter ?

► CORALINE : La veille je venais de passer la barre des 60m qui me titillait depuis plusieurs années. J’ai hésité avant d’annoncer un nouveau PB en compétition. La plongée en elle-même, a été un peu épique… La phase d’immersion a été très longue, j’ai eu du mal à me décrocher de la surface puis à me stabiliser pendant la chute libre; j’ai palmé un peu plus longtemps que d’habitude pour être sûre de bien couler. À la remontée il s’est passé quelque chose de bizarre: j’entendais tchong-tchong contre ma palme à chaque ondulation, j’ai cru que j’avais cassé ma palme, j’ai regardé et n’ai rien vu de particulier. Le bruit s’est arrêté et j’ai continué ma remontée comme d’habitude. C’est pendant mon protocole de sortie qu’Alex (Jankéliowitch), apnéiste de sécu, m’a dit avec un sourire en coin, qu’il avait quelque chose à m’annoncer… j’avais fait toute la plongée avec la frite qui me sert à me flotter pendant ma préparation avant le top officiel!! C’était donc ça le bruit… Elle s’était bien calée entre mes chaussons de mono, et elle a dû me quitter entre -40 et -30m à la remontée. Voilà ma plongée des championnats du monde… j’aurais aimé qu’elle soit plus belle mais elle est finalement très drôle! Et ma frite a gagné le titre de deepest noodle in the world!

► FRANCE APNEE : Que retiendras-tu de ton séjour chypriote ?

► CORALINE : La rencontre d’apnéistes et maintenant amis français et du monde entier.Une équipe AIDA pleine d’entraide et de bonne humeur, qui a su rebondir après l’erreur de l’organisation pour Guillaume.Ne jamais faire confiance à qui que ce soit pour la sécurité en apnée profonde. Ne plus JAMAIS plonger avec une frite!!

► FRANCE APNEE : Avant de quitter Chypre tu t’es offert un Personal Best à l’entraînement avec une performance à -66m CWT. Tu peux nous en dire plus ?

► CORALINE : Après mes 61m en compétition, j’avais encore envie de progresser et je sentais que je pouvais aller plus loin. J’ai donc profité de la structure des championnats du monde pour continuer l’entraînement avant la fin de la compétition. La plongée à 66m s’est très bien passée, la chute libre étant de plus en plus longue, je m’endors de plus en plus à chaque descente, et je commence à ressentir une petite narcose, avec la sensation d’être comme dans du coton. La compensation ne m’a pas posé de problèmes mais je pense qu’il va être temps de troquer mon masque pour un pince-nez… A la sortie, j’étais ravie de constater que j’avais plongé sans frite, et que je n’étais pas du tout limite au niveau de l’apnée ni au niveau des jambes. Je peux donc aller encore plus loin!

Coraline 2 copie

► FRANCE APNEE : Dans 10 jours auront-lieu les championnats du monde CMAS à Ischia en Italie et à notre grande stupéfaction tu ne fais pas partie de l’Equipe de France FFESSM. Comment l’expliques-tu ? As-tu décliné une sélection ?

► CORALINE : Non je n’ai pas décliné de sélection, je n’ai juste pas été sélectionnée. Les sélectionneurs ont peut-être oublié de regarder les résultats du championnat de France ?

► FRANCE APNEE : Est-ce que tu vis cela comme une injustice ou est-ce que tu acceptes cette décision du DTN ?

► CORALINE: Il s’agit d’une décision collective de la part des sélectionneurs et non d’une décision du DTN seul. Je suis très déçue de cette décision qui ne me paraît pas juste. Les sélectionneurs ont pris en compte des performances de début de saison sans se renseigner sur la progression pendant l’été. Pour ceux qui n’ont pas fait de compétition cette année, ils ont tenu compte de perfs réalisées les années précédentes. Cela fait preuve d’une grande méconnaissance de notre discipline, où chacun sait que la profondeur gagnée en quelques semaines peut être perdue aussi rapidement sans entraînement. Certains apnéistes ont été informés de leur sélection 2 mois avant la sélection officielle. S’agirait-il d’un manque d’objectivité, voire d’intégrité de la part des sélectionneurs? La fédé a ses habitués sur le circuit et ne souhaite probablement pas en changer. Pourtant, ne pas sélectionner un champion de France en équipe de France ne doit pas exister dans beaucoup de sports… Je comprends que l’apnée en profondeur soit une nouvelle discipline pour la FFESSM, mais ce n’est pas une raison pour bafouer les lois du sport.

[ NDLR : Sophie Jacquin sera la seule fille en Equipe de France pour les mondiaux CMAS ]

► FRANCE APNEE : A Ischia les italiennes seront difficiles à battre, penses-tu que tu aurais pu troubler leur jeu et être en embuscade pour accrocher un podium ?

► CORALINE : Je pense que ça valait la peine de me donner une chance. Je n’aurais pas pu aller chercher les 80m mais les 70 auraient été possibles.

► FRANCE APNEE : Quant aux autres disciplines « mer » comme l’immersion libre (FIM) ou le poids constant sans palme (CNF), as-tu déjà validé des perfs ?

► CORALINE : Non, jamais. Je fais beaucoup d’immersion libre à l’entrainement mais étant données les difficultés d’entrainement en Bretagne, je préfère me concentrer sur le CWT que je préfère. Un jour peut-être!

► FRANCE APNEE : Quels sont maintenant tes projets sportifs après cette saison à haut niveau qui s’achève ?

► CORALINE : Je veux continuer à m’entraîner, je suis en dispo jusqu’à début novembre donc il me reste encore un peu de temps. Je veux essayer de voir jusqu’où je peux aller!

► FRANCE APNEE : As-tu un dernier mot à ajouter à nos lecteurs en guise de conclusion ?

► CORALINE : Que ceux qui veulent essayer l’apnée en profondeur n’hésitent pas, c’est une merveilleuse discipline :)

Merci Coraline et bravo pour cette belle saison dans le bleu.

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Propos recueillis le 26 septembre 2015 par LHN

DROIT DE RÉPONSE : Richard THOMAS, DTN de la FFESSM

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Le 27 septembre dernier notre rédaction publiait une première  interview  de Coraline Pennarguear. Nous souhaitions faire connaissance avec la double Championne de France de Poids Constants (2013 et 2015). L’idée de faire cette  interview est née pendant les championnats du monde AIDA à Chypre. Championnats au cours desquels Coraline réalisa la meilleure performance française avec 61m en poids constant. Sur les 18 questions que nous lui avons posées, 2  concernaient le fait qu’elle ne soit pas intégrée en Equipe de France FFESSM pour les championnats du monde CMAS; championnats qui vont se tenir les jours prochains en Italie. Ces questions nous sont apparues légitimes suite aux remarques que certains de nos lecteurs nous avaient faites après l’annonce de la composition de  l’Equipe de France. A ce moment là vous aviez été nombreux à vous émouvoir que Coraline ne fasse pas partie de l’aventure. Nul volonté de notre de part de créer une polémique mais simplement une envie d’en savoir plus et de vous éclairer. Coraline a pris le temps de répondre à nos questions comme elle le souhaitait. Il était impensable pour nous de couper certaines de ses réponses. France Apnée est un média indépendant et censurer tels ou tels propos ne fait pas partie de notre culture. Les propos de Coraline n’engagent en rien la responsabilité de France Apnée.  Nous posons les questions et libre à l’athlète de répondre ce qu’il souhaite.

Voici pour mémoire les deux questions (sur les dix-huit)  :

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► FRANCE APNÉE : Dans 10 jours auront-lieu les championnats du monde CMAS à Ischia en Italie et à notre grande stupéfaction tu ne fais pas partie de l’Equipe de France FFESSM. Comment l’expliques-tu ? As-tu décliné une sélection ?

► CORALINE : Non je n’ai pas décliné de sélection, je n’ai juste pas été sélectionnée. Les sélectionneurs ont peut-être oublié de regarder les résultats du championnat de France ?

► FRANCE APNÉE : Est-ce que tu vis cela comme une injustice ou est-ce que tu acceptes cette décision du DTN ?

► CORALINE: Il s’agit d’une décision collective de la part des sélectionneurs et non d’une décision du DTN seul. Je suis très déçue de cette décision qui ne me paraît pas juste. Les sélectionneurs ont pris en compte des performances de début de saison sans se renseigner sur la progression pendant l’été. Pour ceux qui n’ont pas fait de compétition cette année, ils ont tenu compte de perfs réalisées les années précédentes. Cela fait preuve d’une grande méconnaissance de notre discipline, où chacun sait que la profondeur gagnée en quelques semaines peut être perdue aussi rapidement sans entraînement. Certains apnéistes ont été informés de leur sélection 2 mois avant la sélection officielle. S’agirait-il d’un manque d’objectivité, voire d’intégrité de la part des sélectionneurs? La fédé a ses habitués sur le circuit et ne souhaite probablement pas en changer. Pourtant, ne pas sélectionner un champion de France en équipe de France ne doit pas exister dans beaucoup de sports… Je comprends que l’apnée en profondeur soit une nouvelle discipline pour la FFESSM, mais ce n’est pas une raison pour bafouer les lois du sport.

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Cette interview du 27 septembre a suscité une importante vague de soutien à l’égard de Coraline sur notre page Facebook. Mais, au-delà du soutien, vous avez été nombreux également à vous interroger sur certains points liés au mode de sélection des athlètes par la Commission Nationale d’Apnée de la FFESSM.

Richard THOMAS, Directeur Technique National de la FFESSM, a souhaité réagir et il était normal que France Apnée lui accorde son droit de réponse suite à l’ interview de Coraline et aux différents commentaires sur notre page Facebook :

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Suite à l’interview de Coraline PENNARGUEAR parue sur le site web de « France Apnée », en date du 27 septembre 2015 et intitulé « je suis très déçue… » et les différentes réactions que celle-ci a pu générer, je tiens, en tant que Directeur Technique National de la FFESSM, à répondre aux propos diffamatoires tenus concernant la compétence, l’objectivité et l’intégrité de l’équipe d’encadrement bénévole des Équipes de France d’Apnée, équipe médaillée 20 fois en cinq ans !
Je rappelle que l’objectif unique des Équipes de France est de performer à l’international et de faire que la France soit dignement représentée. La référence est donc le niveau mondial et non le niveau français pour identifier les seuls sportifs en capacité de prendre, en fonction des disciplines, des épreuves et de la concurrence internationale, des places de finaliste (dans les 8 premiers) a minima et, si possible, de monter sur un podium.
Monter sur un podium est donc clairement l’objectif de l’Équipe de France d’Apnée qui participera au championnat du Monde « Outdoor » CMAS qui se déroulera à Ischia Island (Italie) du 6 au 10 octobre prochains.
Fixer des critères de sélection sur la seule base d’une place au Championnat de France de Poids Constant ou de potentialités a priori, est clairement insuffisant d’autant que nous ne sommes pas encore une nation leader en apnée « verticale » combien même nous avons des sportifs d’exception qui évoluent au sein de notre Fédération et/ou à titre individuel sur un circuit autre que celui reconnu par le CIO et l’Agence Mondiale de Lutte contre le Dopage.
C’est la raison pour laquelle, j’ai demandé aux entraineurs nationaux d’apnée que soient identifiés des « minima » par type d’épreuve (fixés en poids constant à 60m chez les femmes et 70m chez les hommes), en prenant en compte les meilleures performances du moment, la densité sportive par épreuve et par catégorie de sexe et, bien évidemment, la réalité du niveau français.
C’est ce qui a été fait, avec compétence.
Soit, c’est imparfait faute de repères sur la réalité du niveau en compétition internationale CMAS de Poids Constant. Ce 1er championnat du Monde « Outdoor » doit permettre de les affiner combien même nous souffrons encore d’un manque de densité sportive (nombre de sportifs et de nations inscrits aux dites compétitions), de possibilités de confrontation autres que ce seul championnat, ou encore, de temps de regroupement et d’échange sur des sites adaptés.
Soit, ces critères complémentaires aux critères initialement diffusés en début de saison ont été précisés après l’épreuve du Championnat de France qui servait, entre autre, de passage obligé pour prétendre se sélectionner en Équipe de France.
Avoir eu connaissance de ceux-ci avant les épreuves aurait permis de mieux connaître les règles du jeu ; c’est un fait. Cela aurait, entre autre, permis de comprendre qu’il ne suffit pas d’être Champion de France ou « champion du Monde de l’entrainement » pour faire partie de la sélection.
Chacun peut se rêver sélectionneur et remettre en cause les règles lorsque celles-ci ne lui vont pas. Il s’avère qu’en la matière, seul le DTN, en appui sur le collectif des entraineurs Équipe de France, est habilité par le Ministère des Sports (et en supporte la responsabilité) pour identifier des critères objectifs, pertinents, opposables dans l’objectif de sélectionner la seule élite capable de représenter le France et de gagner le jour « J » à l’instant « t » et ce, sans jamais aucune garantie de résultat ! D’écoute et d’ouverture nous faisons preuve au quotidien.
Ainsi, Guillaume NERY et Morgan BOURC’HIS se sont vu proposer d’être membres de l’Équipe de France 2015, mon but étant d’avoir la meilleure délégation qui soit !
Objectivement, il était évident que ces derniers déclinent l’offre, tant il est délicat d’ajouter un objectif sportif majeur supplémentaire en cours de saison. Nous tenions néanmoins à donner un signal positif.
Que les personnes qui ont la prétention, l’envie et la capacité de faire évoluer les choses aient le courage de me le faire savoir en direct et non par voie détournée. Je suis accessible et preneur. Il en est de même des entraineurs de l’Équipe de France d’Apnée !
Concernant les sélections proprement dites, l’égo surdimensionné de certains fait qu’ils ont pu se rêver sélectionnés en Équipe de France par « décret personnel » plusieurs semaines avant le championnat de France et la sélection officielle arrêtée officiellement en date du 27 août 2015. Soit…
Faire les minima n’est pas une garantie de sélection en Équipe de France mais le passage obligé pour figurer officiellement parmi les candidats potentiellement sélectionnables ce qui est très différent. De même, et contrairement à ce que certains avancent, aucun membre de l’Équipe de France 2015 d’Apnée « Outdoor » n’a été sélectionné dans une épreuve dans laquelle il n’avait pas démontré objectivement sa capacité de performer.
Pour autant, je rappelle si besoin était que (extrait 1 des règles de sélection communes à toutes les Équipes de France) « le DTN peut effectuer une sélection nominative différente de celle issue des règles de sélection de la discipline dans un souci de performance des Equipes de France. Il est tenu compte de l’âge, de la progression du sportif sur l’ensemble de la saison et de son potentiel de progression au regard du niveau international du moment à échéance de la compétition internationale ciblée. Le DTN peut aussi minorer ou majorer les effectifs en fonction du niveau et de la densité de chaque épreuve ou des résultats individuels obtenus au cours du programme d’action et notamment des stages de préparation des échéances terminales. »
C’est la raison pour laquelle, des sportifs non sélectionnés initialement, se sont vus proposer la possibilité d’intégrer l’Équipe de France d’Apnée « Indoor » et ont participé au Championnat du Monde à Mulhouse afin de se forger une 1ère expérience internationale et préparer la « relève ». Le fait que la France soit organisatrice du Championnat du Monde était une belle opportunité pour élargir le collectif sans conséquence budgétaire, étant rappelé que la FFESSM ne fait pas ses sélections sur des critères de moyens financiers des sportifs sélectionnés mais sur leur capacité de performer a priori. Ce choix s’est avéré payant si l’on prend comme indicateur le tableau des médailles obtenues et le « qui » les a obtenues !
C’est la raison – pour ne parler que des féminines – pour laquelle Coraline PENNARGUEAR et Sophie JACQUIN ont été identifiées par les entraineurs de l’Équipe de France comme sportives potentiellement « sélectionnables » et ce, combien même elles n’avaient pas, respectivement, soit réalisé les « minima » attendus en compétition officielle, soit participé au Championnat de France de Poids Constant 2015.
Il s’avère que le fait d’avoir dissocié le championnat « Indoor » du championnat « Outdoor » postérieurement à la construction du budget de la fédération, impacte significativement nos moyens. C’est entre autre la raison pour laquelle nous n’avons pas pu proposer un collectif aussi « élargi » que celui que celui qui a participé au Mondial de Mulhouse.
Nous avons donc fait le choix de la sportive la plus expérimentée sur le circuit internationale, à défaut de partir avec un collectif exclusivement masculin. De plus, Sophie JACQUIN est détentrice de la meilleure performance dans le cadre d’un Championnat de France de Poids Constant avec palme avec 63m (contre 58 m pour Coraline PENNARGUEAR) et dispose d’un potentiel fort en poids constant sans palmes.
Si l’économique n’est pas un prétexte satisfaisant pour un DTN, pour autant, c’est une réalité avec laquelle il faut composer au quotidien. Cela étant, à l’évidence, si Coraline avait été capacité avérée de jouer un podium, je l’aurais sélectionnée, quelle que soit l’impact sur le budget. À ce propos, je précise que 22 sportifs contre 10 habituellement ont été sélectionnés en 2015 et ont ainsi pu vivre une expérience internationale riche d’enseignements. Un véritable investissement sur l’avenir.
J’en finirai sur ce point pour préciser que demander aux personnes potentiellement sélectionnables si elles sont disponibles pour participer au programme d’action de l’Équipe de France n’est en rien un gage de sélection et ne doit en aucun cas être compris comme tel ! Après, chacun est responsable de ses effets d’annonce…
Concernant les engagements individuels sur les différentes épreuves, je crois utile là aussi de rappeler que (extrait des règles de sélection communes à toutes les Équipes de France) « Le choix d’engager un sportif sur d’autres épreuves que celle pour laquelle il est initialement sélectionné en Équipe de France, au regard des « minima » réalisés, relèvent d’un choix stratégique de l’entraineur coordonnateur de l’Equipe de France après accord du DTN, choix réalisé en concertation préalable avec les entraineurs de l’Equipe de France, le sportif et l’entraineur en charge de sa préparation terminale et ce, au regard de ses meilleures performances de la saison, de son expérience, de son niveau de compétitivité et de sa « fraicheur » à l’instant « t ». »
Par conséquent, là encore, l’auto-sélection dans d’autres épreuves que celle dans laquelle est sélectionné officiellement un sportif n’engage que lui-même. L’engagement sans faille et bénévole des membres de la Commission Nationale d’Apnée de la FFESSM et des entraineurs des collectifs France contribue fortement au développement de l’apnée en France, quel que soit son mode de pratique, loisir ou compétition.
En matière de haut niveau, de « petits arrangements entre amis » : il n’y a point. Les entraineurs produisent un travail de grande qualité dans le respect des règles édictées le plus en amont possible de la saison et ce, avec déontologie professionnelle combien même, j’insiste, ces derniers sont bénévoles ! Le palmarès des Équipes de France en est un indicateur.
Pour conclure, je m’étonne qu’une telle interview dérive à la polémique et soit publiée à une semaine des Championnats du Monde. Cela est contre-productif d’autant que j’ai expliqué à Coraline PENNARGUEAR par courrier les raisons de sa « non sélection » et qu’elle avait la possibilité de réagir, ce qu’elle n’a pas fait.
Alors, cessons de cracher en l’air et souhaitons bonne chance à notre Équipe de France.
Elle est un vecteur indéniable du développement de l’apnée !
Elle contribue au rayonnement et à la reconnaissance de la discipline dans son ensemble !

Richard THOMAS
Directeur Technique National de la FFESSM
Agent de l’État placé auprès de la Fédération Française d’Études et de Sports Sous-Marins
Courriel: dtn@ffessm.fr

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INTERVIEW – mondiaux CMAS : Sophie Jacquin au pied du podium

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Sophie Jacquin avait formulé la 4e annonce hier soir pour l’épreuve de poids constant des mondiaux CMAS avec 65m CWT. Ses concurrentes ayant toutes validées leur plongée, Sophie termine au pied du podium. Cette descente à -65m est par ailleurs le nouveau record de France fédéral.

Interview à chaud avec Sophie qui nous a accordé sa première réaction :
Comment se sont passés les derniers moments de ta préparation avant d’arriver à Ischia ? Dans quel contexte as-tu abordé la perf d’aujourd’hui ?

Pour la perf: contexte: dernier entrainement en Gwada le 23/09, descente à 66, parfaite, il manquait 2 ou 3 sorties pour ré atteindre les 70 et partir plus sereine. Je comptais beaucoup sur les 3 entrainements prévus en France à Marseille à et Hyères mais malheureusement les conditions météo n’ont permis qu’une descente de repérage à 50m , à Marseille le lendemain de mon atterrissage.

Arrivée à Ischia après un long périple, nous avions hier, avec un temps, une fois de plus exécrable: creux de plus de 2m, vent, et la découverte d’une thermocline sournoise à 50m (15°) ce qui a bloqué ma descente d’entrainement à 63.

Qu’à cela ne tienne, je décide d’annoncer 65 et ce matin, j’étais détendue et dans la meilleure configuration possible. Pas de pression, je savais que j’étais la 4è annonce et donc pas grand chose à perdre. Arrivée sur site, le petit rayon de soleil qui va bien après les quelques gouttes de pluie qui ont accompagné ma préparation à sec. Le staff était autour de moi, les gars ayant tous finis leur perf’, Christian Vogler et Arnaud Ponche m’accompagnaient ainsi qu’Arthur qui se plaisait à rester dans l’eau.

Raconte nous un peu cette plongée à -65m CWT ?

J’entame ma descente avec de nouveaux éléments travaillés juste la veille comme le remplissage de lunette (je plonge yeux nus en Gwada) et là je lance mon palmage très calme avec une petite amplitude pour favoriser le relâchement et je me focalise sur la compensation, ma bête noire ! Et je sens à peine cette fameuse thermocline, tellement j’ai réussi à lâcher prise et me laisser guider par les flots, je suis presque surprise d’arriver au fond. J’attrape ma plaquette, je pense même à relâcher le câble car le protocole CMAS interdit la moindre traction au fond. Et la remontée se passe comme une belle balade subaquatique, la rencontre des apnéistes de sécu me conforte dans ma fin de perf, aucune mauvaise sensations de lactique ou d’hypoxie. Le retour à al surface est un plaisir qui m’arrache un sincère sourire à toute l’assistance.

Vas-tu participer au poids constant sans palme (CNF) ce jeudi 8 octobre ?

Et oui bien sûr que je participe au CNF, c’est peut être sur cette discipline que je pourrai tirer mon épingle du jeu! Mais là encore je ne suis pas au niveau que j’ai réussi à atteindre l’an dernier.

Merci Sophie, bravo pour ce nouveau record de France fédéral et bonne chance pour le CNF !

sophie ischia 2 copie

 

Le podium :

1- Alessia Zecchini 93m  CMAS WR – ITALIE

2- Chiara Obino 82m – ITALIE

3- Sahika Erkumen 80m – TURQUIE

DOSSIER – mondiaux CMAS outdoor 2015

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le programme et les Français engagés

Pour la première fois de son histoire la Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques organise un championnat du monde d’apnée en profondeur. L’événement se déroule sur l’île Ischia en Italie. Au programme du poids constant (CWT), du poids constant en bi-palme (nouveauté CMAS), du poids constant sans-palme (CNF) et l’épreuve du Jump Blue (Cube). On notera qu’il n’y aura pas d’immersion libre (FIM) sur ce championnat CMAS.
– mardi 6 octobre : poids constant (CWT) avec Sophie Jacquin, Xavier Delpit, Vincent Mathieu, Patrick Poggi et Stéphane Tourreau
– mercredi 7 octobre : poids constant bi-palmes (aucun Français engagés sur cette épreuve)
– vendredi 9 octobre : poids constant sans palme (CNF) avec Sophie Jacquin et Rémy Dubern
– samedi 10 octobre : Jump Blue (Cube) avec Xavier Delpit et Arthur Guerin-Boëri

les athlètes inscrits

Du 5 au 10 octobre 13 nations avec 52 athlètes sont engagées sur les 1er championnat du monde CMAS de profondeur.
– ALGERIE : Reda Guehria
– AUTRICHE : Markus Helm; Jakob Galbavy
– COREE Du SUD : Hyo Min Kim; Young Soo Woo; Duck Ho Song; Jiu Gong
– CROATIE : Goran Colak (en photo); Bruno Šegvic; Vanda Peleš; Lidija Lijic Vulic
– EQUATEUR : Juan Leonardo Roldan Moreno; Alfredo Leonidas Rosado Estrada; Gilda Karina; Rivadeneira Montalvo; Sandra Sofia Salazar Sierra
– FRANCE : Vincent Mathieu; Remy Dubern; Sophie Jacquin; Xavier Delpit; Stéphane Tourreau; Patrick Poggi; Arthur Guerin-Boeri
– ITALIE : Ilaria Bonin; Maria Felicia Carraturo; Tatiana Di Poi; Ilaria Molinari; Chiara Obino; Cristina Rodda; Alessia Zecchini; Davide Carrera; Vincenzo Ferri; Mauro Generali; Michele Giurgola; Homar Leuci; Michele Tomasi; Andrea Vitturini
– MAROC : Khalid Wahid
– MEXIQUE : Alejandro Lemus
– REPUBLIQUE TCHEQUE : Michal Risian; Michal Svadlenka
– SUISSE : Rodolfo Robatti; William Winram
– TURQUIE : Can Mehmet Arikok; Selahattin Akin; Engin Unal; Birgul Erken; Sahika Ercumen
– VENEZUELA : Selimar Milagros Siso Colmenares; Karla Edina Mendez Lopez; Luis Eduardo; Ramirez Fernandez; Jose Mikjail Plaza Marcano; Jose Alejandro Guedez Parra
De belles pointures sont donc annoncées tant chez les filles que chez les garçons.

Chiara Obino et Alessia Zecchini pour l'Italie (photo : CMAS)

Chiara Obino et Alessia Zecchini pour l’Italie (photo : CMAS)

 

1- le poids constant – mardi 6 octobre

Les français engagés sur l’épreuve :

Sophie Jacquin
Pour l’épreuve reine de la profondeur, le poids constant (CWT), la Française Sophie Jacquin sera en embuscade face aux grandes favorites italiennes que sont Ilaria Molinari, Chiara Obino et surtout Alessia Zecchini qui cette année a réalisé 100m en poids constant à l’entraînement. La Turque Sahika Ercumen peut également largement prétendre au podium. Sophie qui n’a pas fait de compétition en mer cette année peut surprendre la concurrence et créer la surprise.

Patrick Poggi
2015 est sans doute la plus belle saison de Patrick Poggi. Tout sourit à l’Ajaccien cette année. Champion de France FFESSM en titre avec 87m en poids constant en juin dernier, record personnel il y a quelques semaines lors des mondiaux AIDA de Chypre avec 91m… Le Corse, qui a sûrement emporté en cachette son fusil à Ischia, ira sûrement chatouiller les grands favoris des mondiaux CMAS !

Stéphane Tourreau
Cela fait plusieurs saisons que Stéphane Tourreau a fait du poids constant sa priorité. Pas à pas il a appris à maîtriser les grandes profondeurs. Il nous confiait récemment vouloir prendre plus de plaisir et de transformer l’entrainement parfois exigeant en compétition « facile » pour cultiver cette envie et durer dans le temps. 2015 est sûrement l’année de la maturité pour Steph le Savoyard. Son récent record personnel à -95m CWT à Chypre aux mondiaux AIDA le place dans une bonne dynamique. Il pourrait bien troubler le jeu des favoris à plus de 100m comme Goran Colak, Alejandro Lemus ou encore Davide Carrera pour ne citer qu’eux.

Xavier Delpit
Xavier fait partie de ces rares athlètes capables de briller tant en piscine qu’en mer. Si cette année Xavier est resté très discret, il s’est cependant beaucoup entraîné en profondeur. Compenser à cent mètres, il sait faire. C’est sans doute un grand plaisir pour lui d’avoir retrouvé la tenue de l’Equipe de France fédérale qu’il avait laissée en 2013. 2015 une année en bleue pour celui qu’on surnomme le Poisson-Chirurgien…

Vincent Mathieu
A Ischia Vincent Mathieu va prendre part à ses 3e mondiaux de l’année 2015 ! Qui dit mieux ? En juillet il est vice champion du monde d’apnée statique au mondiaux CMAS avec 7’44. Il y a quelques semaines il validait un record perso avec 80m en poids constant lors des championnats du monde AIDA de Chypre. Et demain en équipe France FFESSM il sera aligné sur le poids constant. Piscine ou mer, rien n’arrête ce jeune athlète de 28 ans, véritable révélation de l’année 2015 en France.

les annonces en poids constant

 

Si toute l’élite de l’apnée mondiale ne s’est pas forcément donnée rendez-vous à Ischia pour les 1er mondiaux CMAS de profondeur, on a toutefois aujourd’hui, mardi 6 octobre, de très belles annonces. Quatre annonces sont à plus de 100m chez les hommes :
-110m pour Goran Colak (son PB est de -108m à Chypres il y a quelques semaines). Ce serait un record du monde CMAS (CMAS WR ATTEMPT)
-106m pour Bruno Segvic, compatriote Croate de Goran
-103m pour Michele Giurgola de la squadra Azzura
-101m pour Patrick Poggi, c’est 10m de plus que son PB en compétition réalisé à Chypre. Le français se place en embuscade mais c’est aussi un vrai coup de poker.
Stéphane Tourreau annonce « seulement » 93m (10e annonce), Xavier Delpit 86m (11e annonce) et Vincent Mathieu 85m (12e annonce).
Chez les filles du très beau niveau international est attendu avec notamment Alessia Zecchini qui a annoncé 93m (CMAS WR ATTEMPT). sa compatriote Chiara Obino annonce 82 et la Turque Sahika Erkumen 80m. Comme Patrick Poggi, la Française Sophie Jacquin a fait la 4e annonce avec 65m. Une performance à la portée de sa palme (son PB est à 75m).

annonces CWT

annonces CWT

Goran Colak et Alessia Zecchini en or

C’était déjà un patron mondial de l’apnée en piscine mais on peut désormais dire que Goran Colak l’est aussi en mer. Lors des derniers mondiaux AIDA de Chypre Goran Colak avait montré qu’il avait atteint un haut niveau international avec -108m en poids constant. Il avait d’ailleurs remporté le classement combiné de ces mondiaux AIDA (CWT+CNF+FIM). Aujourd’hui sur les mondiaux CMAS il confirme tout son talent en devenant champion du monde de poids constant avec -110m CWT (CMAS WR). Son compatriote Croate Bruno Sgevic qui avait fait la 2e annonce avec -106m ne valide pas sa plongée puisque celle-ci s’est soldée par une syncope. Bruno a perdu connaissance sous l’eau et a été pris en charge par un safety de première classe en la personne de Gaspare Battaglia. Le Croate a été hospitalisé. Avec 103m l’italien Michele Giurgola prend la 2e place. Le français Patrick Poggi qui avait fait le pari osé d’annoncer -101m, soit 10m de plus que son « presonal best » de Chypre (-91m), ne valide pas sa plongée.  L’Ajaccien est disqualifié pour syncope même si sa sortie ressemble davantage à une « bonne » PCM. Finalement pour le bronze on retrouve un autre italien avec Vincenzo Ferri qui a validé 98m.

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Goran Colak par Daan Verhoeven

Stéphane Tourreau qui avait fait la 10e annonce annonce se retrouve finalement à la 5e place avec un plongée à -93m. Comme à Chypre pour les mondiaux AIDA, il est le premier Français du classement. Une belle régularité pour le Savoyard. Nous avons interviewé à chaud Stéphane après sa performance :

►FRANCE APNÉE :  95m validé aux mondiaux AIDA il y a quelques semaines… pourquoi n’as-tu annoncé « que » 93m sur ces mondiaux CMAS ?
►STÉPHANE : Pour des raisons de budget; il devient très exigeant de s’entraîner profond et en sécurité. Ma dernière descente profonde date de ma perf’ à Chypre et j’aurais aimé m’entrainer entre les deux. De plus ma capacité d’adaptation a été mise à l’épreuve en raison de la thermocline et du matériel en arrivant l’avant-veille de la performance à Ischia.
Le jeu pour moi était d’assurer en étant très raisonnable pour préserver mes poumons et mes oreilles.
La réflexion sur l’annonce a pris du temps et au final un très bon choix stratégique avec les circonstances.
Je suis très fier d’avoir assuré une plongée dans ce contexte.
►FRANCE APNÉE : Raconte nous ta perf’ du jour ?
►STÉPHANE : Ma plongée était sous le signe de l’adaptation et du relâchement. Je m’étais même entraîné dans la douche froide avec des exos mouthfil pour préparer ma plongée. (Je remercie énormément le Staff présent pour leur professionnalisme autour de nous car il faut le dire dans ces circonstances c’était vraiment important et ils ont parfaitement su nous accompagner)
Thermocline importante à 40m et 50m et grosse concentration pour gérer la compensation, suffisamment juste pour me retrouver à 60cm des plaquettes au bout des doigts. Mes tympans étaient au max de leurs élasticités; aussi je me connais suffisamment bien pour renoncer à la plaquette.
►FRANCE APNÉE : Finalement tu n’es pas si loin du podium alors qu’au départ tu avais fait la 10e annonce, tu savais que beaucoup ne valideraient pas leur perf’ aujourd’hui ?
►STÉPHANE : Au final 1m de moins mais un classement égal à celui de Chypre (5eme), comme quoi… Je savais que ça allait être sélectif. J’ai pris en considération que certains n’avaient pas fait de Championnats du monde depuis un moment sur les autres circuits, que la thermocline était forte et le courant aussi.
►FRANCE APNÉE : Un dernier mot ?
►STÉPHANE : Hâte de profiter bientôt des eaux chaudes !

Xavier Delpit qui avait annoncé 86m a finalement tourné à 76m. Déçu, Xavier nous a confié  » J’ai eu  froid ! Je n’arrive pas a garder mon mouthfill dès que je suis dans du froid et là moins de 15 degrés en dessous des 50. J’ai fait  une  semaine d’affûtage à  Nice où il n’y avait plus de thermocline les derniers jours !! Pendant ma préparation j’avais réalisé 94m « easy » à Bali au bout de seulement la 6e séance de reprise… Bref je suis très très déçu et frustré ! « . Xavier tentera de se rattraper vendredi pour l’épreuve du Cube. Discipline pour laquelle il possède toujours le record du monde.

Quant à Vincent Mathieu qui valide aujourd’hui -85m, sur le principal réseau social il raconte sa journée : « Ce matin au réveil, de la grisaille dans le ciel et quelques difficultés à quitter les bras de Morphée. Qu’importe, je me prépare, fait une série d’étirement et « avanti ». Arrivé sur la zone d’échauffement, le stress a commencé a ce faire sentir… Pour aucune raison d’ailleurs !! Mais en comparaison de Chypre, j’étais étonnamment peu serein…peut être parce que cette plongée symbolisait pour moi la fin de ma première saison à la conquête des profondeurs…une petite pointe de nostalgie peut être ? Conscient de la chose, je l’accepte et me reconcentre. J’entame mon échauffement. Je me sens bien ! Je m’avance sur la ligne officielle. Départ dans 7 minutes…départ dans 3 minutes !! Je me réveil brutalement, mets de l’eau dans mes lunettes, ventile pour me relâcher et c’est parti. Pendant la descente, la thermocline à 45m me saisi. J’entends mon cœur ralentir d’un coup…et je me relâche encore plus. Une chute libre longue et enivrante…comme je les aime. Arrivé au fond, une petite difficulté cependant. Je trouve que les 1m20 qui séparent la balle de tennis de la plate sont un peu grands. Je tâtonne, une pince vide, une seconde pince vide…la troisième…un tag ! Enfin ! Et c’est parti pour la remontée.Je palme et me détend tout en même temps. Je pense « piscine » ! Je sens l’eau se réchauffer ! J’entends le scooter de l’apnéiste de sécurité ! Je continue de la palmer ! Et prépare ma sortie ! Je sors !! Lunette, pince nez…je valide le protocole CMAS dans le temps imparti. Le drapeau blanc se lève…et c’est un -85m qui viens finaliser ma saison ! Je me classe 7ème au classement général. Bilan : compensation OK, adaptation à la profondeur OK, hypoxie OK, lactique 0…et un petit goût de reviens y ! Content de finaliser cette saison de la sorte et très heureux de finir dans le top 10 de ces Championnats du Monde CMAS. » Et quelle saison pour la pépite de l’apnée française !

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Alessia Zecchini

Seulement 8 filles ont pris part à l’épreuve de poids constant. Sophie Jacquin, seule Française de l’Equipe de France,  valide un nouveau record de France fédéral à -65m à Ischia (Italie). Performance qui la place à la 4e position du classement général. En effet le podium revient à Alessia Zecchini avec 93m (CMAS WR), Chiara Obino avec 82m et Sahika Erkumen avec 80m.

On peut dire sans retenue qu’ Alessia Zecchini est bien la nouvelle reine de l’apnée mondiale. A seulement 23 ans (!) elle est capable de briller autant en piscine qu’en mer. Un véritable phénomène !

 

 

Sophie Jacquin et sa plaquette des -65m CWT

Sophie Jacquin et sa plaquette des -65m CWT

résultats complets :

source : CMAS

source : CMAS

 

2- le poids constant en bipalmes (CWT BIFIN) – mercredi 7 octobre

Médaille de bronze pour Rémy Dubern

Au départ la France ne devait pas prendre part au poids constant en bipalme (CWT BIFIN), une nouvelle discipline de la CMAS (inexistante sur le circuit AIDA). Or, aujourd’hui, Rémy Dubern a plongé sur cette épreuve et il a plutôt bien fait puisqu’ avec 82m il rapporte une première médaille à l’Equipe de France fédérale. Il toutefois préciser que pour l’instant il ne s’agit pas d’une épreuve officielle mais d’une épreuve de démonstration.

Pour le bi palmes, Rémy ne s’est pas du tout entraîné sur la discipline cette saison; il a juste passé l’été à accompagner ses élèves sur 30 à 40m via l’encadrement à l’école Blue Addiction. Il a toutefois tenté la semaine dernière une plongée à 80m en bi sur Nice pour se rassurer. Il avait déjà validé 80m en 2011 en compétition mais il ne s’est pas entrainé depuis sur cette discipline. Avec le sans palmes qu’il affectionne aussi particulièrement et qu’il présentera demain, Rémy considère que le bi palmes fait partie des disciplines les plus naturelles et authentiques en apnée.

Les conditions sur Ischia ne sont pas faciles, aussi il y a eu quelques changements de programme, le sans palmes est finalement avancé à demain jeudi au lieu de vendredi à cause de la mauvaise météo annoncée les deux derniers jours de la compétition. Certains athlètes enchaineront alors 3 jours d’épreuves non stop sans jour de repos entre le bi palmes et le sans palmes de demain. Dans ce contexte, Rémy Dubern a donc fait une annonce pour demain très raisonnable à 65m, loin de son PB actuel validé sur Chypre à 70m. Le champion de France de CNF préfère jouer la carte de la sécurité et assurer un carton blanc.

Le podium homme :
1- Michele Giurgola -93m ITALIE
2- Vincenzo Ferri -84m ITALIE
3- Rémy Dubern -82m FRANCE

Le podium femme:
1- Chiara Obino -67m ITALIE
2- Sahika Ercumen 60m ITALIE
3- Karla Mendez -47m VENEZUELA

A noter qu’il n’y a eu seulement que 13 participants chez les hommes et 6 chez les femmes.

Ferri - Guirgola - Dubern (photo : CMAS)

Ferri – Guirgola – Dubern (photo : CMAS)

3- le poids constant sans palme (CNF) – jeudi 8 octobre

L’or et l’argent pour la France

Rémy par Daan Verhoeven

Rémy par Daan Verhoeven

Les nombreuses défaillances sur l’ épreuve de poids constant sans palme ont permis à Rémy Dubern de devenir champion du monde avec 65m CNF. Avec une  6e annonce Rémy a davantage joué la carte tactique que la carte physique. Ce qui était fort judicieux. On sait que Rémy est devenu champion de France de cette discipline en juin dernier avec 61m et qu’à Chypre il avait validé 70m; 65m devait alors être une performance rondement maîtrisée. Michele Giurgola réalise 65m également mais étant donné qu’il avait annoncé 68m il est pénalisé et prend la seconde place. Le Turque Arikok prend la 3e place avec 55m. On notera par ailleurs 3 syncopes sur 13 participants et l’absence de William Winram. Le champion suisse avait pourtant été annoncé en grande pompe par la CMAS; il aura finalement brillé par son absence…

Chez les filles seulement 6 athlètes ont pris part à l’épreuve très exigeante du CNF. Alessia Zecchini a été une fois de plus impériale. Elle remporte l’épreuve avec 58m. On peut dire que l’italienne est en passe de devenir la nouvelle « Molchanova ». Une championne capable de tout gagner en piscine et en mer. Sophie Jacquin devient quant à elle vice championne du monde avec une plongée à -49m (pour 51m annoncés). La Turque Sahika Ercumen complète le podium avec 48m (pour 52m annoncés).

Sophie Jacquin (photo : FFESSM)

Sophie Jacquin (photo : FFESSM)

 

4- Le jump Blue (Cube) – vendredi 9 octobre

cube copie 2

Zecchini bien sûr, Guerin-Boeri évidemment !

Arthur Guerin-Boeri avait potentiellement une grosse perf sur le cube. Il a transformé ce potentiel en un record du monde avec 201m. Le record qui appartenait auparavant à Xavier Delpit reste donc en possession de la France. Xavier prend, sur cette épreuve qu’il affectionne particulièrement, le bronze avec 176m. On s’attendait à une grande distance pour  Vitturini. Finalement l’italien, très déçu, prend la 4e place avec 175m.

Alessia Zecchini s’offre un 3e record du monde sur ces mondiaux avec une incroyable de perf de 190m sur le Jump Blue !

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Arthur Guerin-Boeri (photo : CMAS)

Arthur Guerin-Boeri (photo : CMAS)

 

> DOSSIER réalisé par Louis M. <

 

 

INTERVIEW : Rémy DUBERN – du début de sa saison à son titre de champion du monde 2015

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Merci Rémy d’accepter notre interview. Nous avons pas mal de points à aborder avec toi; nous allons donc procéder dans l’ordre car cette saison fut indiscutablement ta plus belle.

► FRANCE APNEE : En début d’année on t’a vu t’entraîner en piscine avec Christophe Bruel, tu as même fait une apparition en compétition à l’Indoor AIDA de la Ciotat … et puis on ne t’y a plus revu ! Est-ce que c’était une tentative pour voir ce que tu valais dans le chlore ou est-ce que cela faisait partie d’une nouvelle façon de t’entraîner dans la perspective de la profondeur ? A ce moment là savais-tu que ta saison allait être aussi longue; l’avais-tu envisagé ?

►REMY DUBERN : La piscine cet hiver, c’était plus un moyen de m’occuper utilement. C’était le premier hiver que je passais en France car Audrey, ma compagne, attendait notre bébé Maé. Habituellement nous sommes sous des latitudes plus chaudes, souvent en Indonésie. Je me suis retrouvé seul à Toulon sans contact, un profondiste tropical qui attend que la mer se réchauffe un peu. Christophe Bruel m’a accueilli avec générosité, m’a ouvert ses créneaux piscine et salle de gym. Moi qui déteste la piscine, de série en série, j’ai vu les progrès et me suis pris de curiosité. La compétition de la Ciotat s’est présentée en fin de cycle alors que j’allais faire ma transition vers la mer. C’était l’occasion de me tester, mais je me suis présenté sans expérience et sans référence. J’ai fait un super statique prudent à 6’10″, mais ai syncopé à 140 m en dynamique sans palme ! Trop enthousiaste alors que je n’avais jamais tenté de max, une erreur de débutant ^^ Pour autant la piscine restera effectivement un moyen de préparation si l’occasion se représente mais ce n’est pas ma tasse de thé !

► FRANCE APNEE : La piscine mise de côté, on te retrouve en juin tourné vers le bleue à Nice pour un classique de la profondeur, le NAC, et pour le championnat de France fédéral. Sur ce championnat tu deviens champion de France de CNF avec 61m. Le NAC a-t-il servit de tremplin pour le championnat ou prends-tu les choses comme elles viennent ? Un mot sur ces deux compétitions ?

►REMY : C’était le début de la saison, en juin l’eau est encore trop froide pour moi pour risquer m’envoyer réellement profond sans prendre un risque d’œdème aux poumons. Mon objectif était déjà la participation aux deux Championnats du Monde de profondeur AIDA et CMAS. Ces compétitions faisaient parti des processus de sélection et je les ai abordées comme 2 entrainements successifs en restant conservateur même si techniquement et physiquement j’étais prêt pour +. J’ai donc simplement suivi ma progression, 59m au NAC, 61 au Championnat de France sans jouer de classement. Il se trouve que cela m’a valu en route un deuxième titre de champion FFESSM aussi parce que Morgan ne s’était pas présenté. Je l’ai pris comme un savoureux bonus !

 

Rémy par Costas Constantinou

Rémy par Costas Constantinou

 

► FRANCE APNEE : Finalement toi qui t’es largement rodé sur le circuit AIDA et qui continue à le promouvoir, tu es devenu une valeur sûre de l’apnée fédérale puisque tu as réussi à être champion de France de poids constant – CWT (2013) et champion de France de poids constant sans palme – CNF (2015). Comment vis-tu ce va-et-vient entre les deux circuits ? Est-ce que Rémy Dubern serait le parfait trait d’union entre la FFESSM et AIDA ?

►REMY : Pour moi l’apnée n’a pas d’étiquette, ou ne devrait pas en avoir. Dans mon école Blue-Addiction, j’enseigne les 2 cursus selon la demande des clients. En novembre je donne le premier cours d’instructeur d’apnée au monde qui permette de repartir avec une carte AIDA ou un livret pédagogique FFESSM tout rempli, ou même les 2 ! Je pense que les 2 approches ont leurs qualités, et j’aime en délivrer le meilleur assemblage.

Plus personnellement j’aime descendre au fond des mers, et j’apprécie de le faire auprès de tous ceux qui m’en donnent les moyens et respectent mon parcours. J’ai trouvé cela sur les 2 circuits. La FF m’a fait bon accueil depuis le départ alors qu’il est vrai qu’historiquement ayant exclusivement plongé à l’étranger je n’avais fait que des compétitions AIDA. Claude Chapuis cette année m’a envoyé un email de félicitations dès qu’il a appris que j’étais sélectionné pour les mondiaux CMAS. L’important c’est l’apnée et la mer :-)

► FRANCE APNEE : Septembre 2015, tu rejoins Chypre avec l’Equipe de France pour les mondiaux AIDA dans la perspective de « performer » en CNF et FIM mais l’incident qui a failli couter la vie à Guillaume Néry brise un peu l’ambiance … Toi qui es proche de Guillaume, comment as-tu vécu cet épisode ?

►REMY : Mal. Notre sport est très sûr à condition de ne pas faire n’importe quoi. Hélas mon ami a été mis en danger par une erreur incroyable. Le pire a été évité parce que c’était lui et qu’il était plus que prêt pour son record. Mais au delà de l’accident qui a toutefois été bien géré, j’ai été surtout révolté de voir tous les efforts et sacrifices d’une saison réduits à néant par quelques secondes d’inattention. Je sais combien coute une saison de préparation pour l’avoir partagée tout 2013 avec lui à Nice. Tout cela pour se faire priver de son record et même de ses championnats au dernier moment, c’est terrible à accepter. Mais Guillaume est grand, plus grand que ça, et il a déjà rebondi. Je suis décidément fier d’être son ami et d’avoir partagé ces quelques années avec lui. Et je sais que la suite s’annonce différente mais toujours aussi passionnante.

► FRANCE APNEE : Finalement tu réalises un PB en CNF avec 70m et en FIM avec 92m ! Peux-tu nous raconter dans quelles conditions as-tu réalisé ces performances ? Est-ce que cette session chypriote devait être un tremplin pour les mondiaux CMAS comme pour Patrick Poggi ou Stéphane Tourreau ?

►REMY : Une continuité en tout cas. Le timing était parfait. 15 jours de récup et préparation complémentaire entre les 2 évènements c’était idéal. J’espère que les 2 instances continueront d’aussi bien s’accorder à l’avenir, permettant aux athlètes du monde entier qui veulent s’adonner à leur sport et leur passion de plonger selon leur sensibilité ou plus fréquemment à l’avenir. Personnellement j’ai toujours déploré qu’il n’y ait un individuel profondeur AIDA que tous les 2 ans. Les championnats en équipe comportent 2 épreuves de piscine pour 1 de mer, donc pour les apnéistes dépressifs dans le chlore comme moi, l’attente est très difficile. CMAS est clairement porteur d’espoir sur ce plan.

 

Rémy par Daan Verhoeven

Rémy par Daan Verhoeven

► FRANCE APNEE : Nous voilà donc à Ischia pour les premiers mondiaux CMAS de profondeur. A notre étonnement on te voit t’aligner  sur le poids constant bipalme ! Peux-tu nous expliquer le « pourquoi du comment » ?

►REMY : N’ont été étonnés que ceux qui ne me connaissent pas depuis le départ ! J’avais déjà réalisé 80 m en bi-palmes à Dahab en 2011 alors qu’à l’époque j’étais anti compétition et ne pratiquais la profondeur que comme une quête personnelle à la recherche de mes limites. Je voulais pousser les bi-palmes au bout avant de passer à la mono. On me surnommait le Crazy Frenchman car plus personne ne s’embête aujourd’hui avec des bi en dessous de 40m. Mais pour moi les bi-palmes c’est l’apnée des anciens champions des Mayol, Maiorca et Pelizzari, une forme plus proche des racines de l’apnée, et une super école d’apprentissage. 4 ans après sans d’autre préparation que ma saison cet été à La Londe où je n’ai jamais quitté mes palmes, j’ai juste annoncé 2m de plus que mon record précédent et c’est passé !

► FRANCE APNEE : A peine une première médaille internationale autour du cou que tu dois rester concentré pour le CNF du lendemain. Comment as-tu géré l’entre-deux perf ? Deux jours consécutifs de perf (CWT BIFIN – CNF) n’ont-ils pas été durs à gérer ?

►REMY : Si clairement. Et c’est uniquement parce que je l’avais anticipé sur mes 2 annonces que j’ai réussi à ne pas me planter contrairement à d’autres compétiteurs. Sur l’agenda initial, j’avais prévu d’annoncer 86m en bi et 69 en CNF. Après que l’organisation ait supprimé le jour de repos entre les épreuves et en considérant les conditions de mer difficiles, je me suis résigné à annoncer à la baisse malgré mon envie de faire ces belles plongées. Sur le moment c’était frustrant, mais après coup, c’était le bon choix.

► FRANCE APNEE : Hier soir tu fais la 6e annonces avec 65m; pourtant nous nous doutions qu’il allait y avoir pas mal de casse et que tes chances de médailles étaient importantes ! Est-ce que tu t’en doutais aussi ? Qu’est-ce qui t’as motivé à annoncer « seulement » 65m ?

►REMY : J’anticipais de la casse, mais pas autant. J’étais serein sur ma performance et en m’endormant je pensais sincèrement faire 4° le lendemain. C’était un choix, je préférais faire 4° avec un carton blanc plutôt que risquer de finir sur le dos à tenter le podium. J’ai annoncé par rapport à mon état de fraicheur et aux conditions, surtout pas par rapport aux autres. Au moment de faire mon canard, j’avais eu une partie des résultats précédents et je pensais faire 3°. Ce n’est que plusieurs minutes après ma plongée que l’on m’a appris la nouvelle incroyable. Champion du Monde au milieu d’une hécatombe. Déjà à Chypre le taux d’échec avait été ahurissant. 40%. Les apnéistes minorent la difficulté du CNF quand les conditions se dégradent. Nous n’avons pas le tampon amortisseur de la palme, les muscles sont en première ligne et l’hypoxie frappe sans prévenir.

► FRANCE APNEE : Raconte nous cette plongée à -65m en CNF ?

►REMY : Parfaite. L’entrainement a payé. Une propulsion efficace sur les 30 premiers mètres, une glisse en douceur dans le froid croissant tout le long de la chute libre, un 1/2 tour optimisé, et un retour qui pique un peu sur la fin mais en pleine conscience. J’ai visualisé ma sortie sur les derniers mètres, j’ai souri au juge en attendant qu’il ouvre ses bras pour que je fasse mon protocole. Le pied.

 

Rémy au NAC par Guillaume Estève

Rémy au NAC par Guillaume Estève

► FRANCE APNEE : Rémy Dubern est champion du monde de CNF ! Réaction ?

►REMY : Incroyable. Je ne l’ai jamais espéré même en rêve. A Chypre après avoir réalisé la 7° perf mondiale, je suis reparti très motivé. J’ai réalisé que j’avais encore une bonne marge de progression, j’ai commencé à planifier un programme d’entrainement sur 2 ans et j’ai demandé à Morgan le roi de la discipline s’il voulait bien me coacher. Mais le mieux dont je rêvais était une 3° marche de podium.

► FRANCE APNEE : Même si on est encore loin du niveau de performances du circuit AIDA (surtout pour les hommes), le circuit CMAS a fait une entrée en matière intéressante sur la profondeur. Qu’en penses-tu ?

►REMY : CMAS débute effectivement en profondeur, mais du coup les organisateurs se sont vraiment mis la pression et cela s’est vu. Je me suis senti bien accueilli, bien géré et toujours en sécurité. Je suis ravi que la profondeur soit maintenant considérée pour ce qu’elle est vraiment : une discipline sûre pour peu qu’on la pratique correctement. Et cela engage autant l’organisation que les athlètes.

► FRANCE APNEE : Quels sont maintenant tes projets à ton retour en France ?

►REMY : Retrouver ma chérie, ma famille et profiter de Maé mon fils de tout juste 3 mois qui n’a pas beaucoup vu son papa ces derniers temps. Finir la maison en travaux, faire une belle fin de saison avec Blue-Addiction, et préparer le départ en Indonésie en janvier pour la suite de l’aventure B-A.

 

Rémy par Daan Verhoeven

Rémy par Daan Verhoeven

► FRANCE APNEE : Rémy, tu es un professionnel de l’apnée à travers ton école Blue Addiction. Peux-tu nous en dire plus car des professionnels comme toi dans ce créneau en France on ne les compte que sur les doigts de la main ?

►REMY : Ce n’est pas étonnant, car être professionnel en France est très compliqué, couteux et dur. La réglementation est très contraignante, nous devons encore valider un diplôme d’Etat de plongée bouteille pour espérer enseigner l’apnée, un anneau au port et un emplacement sont ruineux, et l’amalgame avec la plongée en club associatif nivelle les tarifs par le bas.

Ce constat fait, je suis convaincu qu’avec beaucoup de passion, de générosité et d’expertise, il est possible de vivre de l’apnée certes plus facilement à l’étranger, mais aussi très bien en France. Je vois déjà le progrès sur cette première saison. Il y a une complémentarité entre pratique associative à l’année et formation / coaching en structure professionnelle apportant de vrais services et une expertise.

► FRANCE APNEE : Un dernier mot à nos lecteurs ?

►REMY : L’apnée ce n’est pas que la compétition. C’est bien plus large et plus puissant. Au plaisir de vous rencontrer j’espère au détour d’une épave, d’un tombant, ou au beau milieu d’un banc de poissons !

Félicitations, merci Rémy et à bientôt sur France Apnée

 

Propos recueillis par Nicolas P. le 08/10/15

 

Jesper Stechmann et le MV Karwela (Gozo, Malte)

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Après une saison bien remplie, le champion Danois  Jesper Stechmann s’est offert une belle explo sur l’épave du MV Karwela à Gozo (Malte). Une plongée par -37m pendant 2min40.

Bien connu du circuit international (AIDA), Jesper est l’actuel recordman du Danemark en poids constant avec -102m CWT. C’est en apnéiste très expérimenté que le Danois a pu réaliser cette plongée également bien encadrée.

 

 

MV Karwella 2

gozo

 

 

secu jesper

 

 

« On a long breath » avec Pierre Frolla

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« On a long breath » est un film de Philippe Gérard dans lequel Pierre Frolla plonge dans plusieurs océans et mers à la découverte de l’univers sous-marin.

 

 

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